Cote d'Ivoire: COP 15/ Lutte contre la désertification - Patrick Achi détaille la stratégie du gouvernement ivoirien

La 15e session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations unies sur la Lutte contre la Désertification (COP 15), qui a débuté le lundi 9 mai à Sofitel Hôtel Ivoire d'Abidjan, a été marquée hier, entre autres, par un forum de haut niveau sur différents thèmes. Présidée par le Premier ministre Patrick Jérôme Achi, cette rencontre d'échanges et de réflexion a réuni plusieurs participants issus de différents pays.

A cette cérémonie d'ouverture, le chef du gouvernement ivoirien s'est appesanti sur la situation de la Côte d'Ivoire et a proposé des pistes de solutions contre la désertification et la dégradation des sols. En effet, pour lui, la restauration des terres et de la forêt, ainsi que la mise en place d'une agriculture écologiquement intensive, intelligente face au climat, dotée de systèmes de production résilients et 0 déforestation, constituent la seule solution stratégique, pour préserver l'environnement et garantir la prospérité des États, comme celle de nos populations rurales.

" La perte de terres fertiles menace notre santé, notre sécurité et notre prospérité. Elle entraîne les crises interconnectées de la désertification, de la sécheresse, de la perte de la biodiversité et du changement climatique, et plus loin des migrations, de l'agitation sociale et de la déstabilisation géopolitique. Une restauration est indispensable puisque si elle n'était pas menée, 2 % à 6 % de ménages supplémentaires pourraient basculer dans l'extrême pauvreté d'ici 2030 en Côte d'Ivoire ", a-t-il insisté. Pour le Premier ministre, cela est d'autant plus nécessaire et urgent qu'en 60 ans, le couvert forestier de la Côte d'Ivoire est passé de seize millions à trois millions d'hectares, bouleversant les équilibres naturels, économiques ou humains du pays, sous la pression de l'expansion de l'agriculture (pour les 2/3), de l'exploitation forestière et de l'extension des infrastructures.

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" Cette déforestation symbolise la dégradation des terres dans notre pays et c'est contre elle qu'un nouveau Code forestier a été adopté en 2019, ainsi qu'un plan d'un milliard de dollars pour restaurer 20% de notre couvert forestier initial d'ici 2030 ", a-t-il poursuivi. Avant d'ajouter : " A côté des enjeux de la déforestation, la qualité même des sols soulève d'autres questions, avec des valeurs du carbone organique du sol. Ces valeurs ne permettent pas toujours de supporter une production agricole durable et indiquent l'urgence de la restauration des terres. Dans le même temps, les études réalisées par la COP15 indiquent l'intérêt économique de la restauration des terres : chaque dollar investi peut y générer jusqu'à 30 dollars, justifiant ainsi pleinement l'intervention du secteur privé dans ce combat ".

Patrick Achi a aussi expliqué que du fait d'une hausse de température de 2°C en moyenne pour l'ensemble du pays et des fluctuations majeures des précipitations, les changements climatiques d'ici 2050 impacteront les sols du pays, qui ne pourront supporter une production agricole durable que si les pratiques de gestion de la fertilité sont innovantes et les techniques culturales modernisées. " Face à ces défis extraordinaires, nous ne pouvons que mener et gagner ce formidable combat. Parce qu'il y va de la prospérité de nos nations comme celle de nos enfants. Parce qu'il y va de notre responsabilité collective face à notre continent et à notre Terre commune ", a-t-il soutenu.

Le Premier ministre a par ailleurs indiqué que "l'Initiative d'Abidjan" souhaite être une feuille de route à partager, adapter et renforcer par toutes les nations qui éprouvent les mêmes enjeux. " Le temps nous est compté. Alors ne cherchons pas l'espoir, cherchons l'action ! ", a-t-il insisté.

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