Dans la matinée du mardi 10 mai 2022 à Ouagadougou, le Collectif pour un peuple uni (CPPU) était face aux hommes des médias. Objectif : dénoncer l'attitude mensongère des responsables de la mine de Perkoa, celle des autorités face à la situation qui prévaut depuis le 16 avril dernier où 8 mineurs sont coincés dans une des chambres sur le site situé à 138 km de Ouagadougou. Pour l'heure le CPPU en veut surtout à l'une des entités dont la société Nantou mining Burkina Faso car ce n'est pas l'eau de ruissellement mais plutôt l'eau du traitement du minerai qui a inondé la mine.
Le 16 avril dernier, 8 mineurs de la mine de zinc de Perkoa ont été coincés dans le sous-sol de la mine. Depuis, aucune nouvelle n'a pu être donnée à la population, à savoir si ces personnes sont en vie ou pas. Face à cette situation, le Collectif pour un peuple uni (CPPU) a voulu en savoir davantage en se rendant sur les lieux le week-end dernier. De prime abord, le Collectif balaie du revers de la main l'information officielle donnée à la population qui est le ruissellement des eaux de pluie.
Selon leurs explications, c'est une digue de l'eau qui servait pour le traitement du minerai qui a cédé. Les responsables de la mine avaient même été alertés par les ingénieurs qu'en cas de forte pluie ladite digue allait céder vu sa vétusté. A la suite, le coordonnateur du CPPU, Azize Ben Bafa Abdallah Ouattara, fera visionner des vidéos de la chambre souterraine aux journalistes où la vérité est tout autre que ce qui est dit officiellement.
De son avis, la population est fatiguée des mensonges ou des contre-vérités face à de pareilles circonstances car le problème n'a pas été pris au sérieux dès le départ. Il a martelé que l'évacuation des eaux se faisait avec des motopompes à gasoil. La situation sera marquée par le tâtonnement et la perte de temps avant la recherche d'aide pour faire venir que du matériel de l'Afrique du Sud, du Ghana ou du Maroc.
Très remonté, il a souligné que la cellule de crise ne compte aucun membre de la famille des 8 personnes concernées et trouve admissible qu'elle soit située au sein d'un haut-commissariat. En outre, il n'y a pas de psychologue pour le suivi des femmes des mineurs qui souffrent. Selon lui, le problème repose sur les trois entités de la mine que sont Suisses Glencore avec 50,1% d'actions, Australian Blackthorn ressources avec 39,9% et Nantou mining avec 10%.
En vociférant, monsieur Ouattara en veut aux autorités de son pays qui ont permis ce laxisme et accuse les autorités précédentes. Il interpelle le gouvernement à prendre ses responsabilités afin que l'ensemble de toutes les mines puissent être auditées et à voir si elles sont en règle vis-à-vis des normes de la sécurité. " Je souhaite que le président du Faso, Paul-Henri Damiba fasse une descente à la mine avec vous les journalistes afin que vous constatiez de visu les réalités pour relayer la vraie information en temps réel comme le font certains pays dans ce cas de figure. Dites lui de vous y envoyer " a-t-il lancé aux journalistes.