Afrique: Un sommet mondial pour parler de la Covid-19

interview

Un sommet mondial doit faire le point sur l'évolution de la pandémie et les perspectives pour les mois à venir. Interview avec le virologue en chef de l'Institut Pasteur de Dakar sur la situation en Afrique.

La pandémie de Covid-19 n'est pas terminée... elle a tué plus de 6 millions de personnes dans le monde et bouleversé l'économie mondiale depuis qu'elle a commencé à se propager en décembre 2019.

La Corée du Nord vient d'ailleurs de confirmer la présence du virus Covid-19 sur son territoire.

C'est donc pour faire un bilan et regarder vers l'avenir que se tient aujourd'hui une rencontre coprésidée par les Etats-Unis, l'Allemagne, à la tête du G7, et le Sénégal, qui préside l'Union africaine.

La production de vaccins en Afrique est menacée aujourd'hui par le manque de candidats à la vaccination. Le projet mis en place en Afrique du Sud, qui visait à produire 200 millions de doses du vaccin anti-Covid-19 Johnson&Johnson, est quasiment à l'arrêt. Sur le continent africain, 15% des adultes sont vaccinés, ce qui est loin de l'objectif de 70% fixé par l'Organisation mondiale de la santé.

Au Sénégal , l'Institut Pasteur de Dakar est très impliqué dans la lutte contre la Covid-19 sur le continent. Le docteur Ousmane Faye, chef du département de virologie de cet institut, estime que le sommet sera l'occasion de "promouvoir la vaccination".

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Ecoutez ou lisez l'entretien qu'Ousmane Faye a accordé à Carole Assignon :

Il faut encore promouvoir la vaccination, veiller à ce que les pays, en tout cas les pays africains, puissent disposer d'un vaccin. Maintenant, il va falloir renforcer tout de même le dispositif de surveillance au niveau africain, faire un plaidoyer pour qu'il y ait beaucoup plus de moyens pour le renforcement de cette surveillance.

L'Institut Pasteur est en première ligne dans la lutte contre la Covid-19 Et vous même, Docteur Ousmane Faye, vous êtes un des piliers de cette lutte. Comment vous organisez-vous pour parvenir à dépister le plus de monde possible ?

Quand il n'y avait même pas encore de laboratoires au niveau africain capables de faire le diagnostic, nous avons formé des laboratoires de différents pays africains. Maintenant, quand c'est venu, effectivement, on s'est organisé pour que beaucoup de personnes puissent se faire dépister ici en augmentant les capacités au fur et à mesure.

Il y a un travail de laboratoire, mais il y a également un travail de surveillance et en plus un travail de prudence. Maintenant, la deuxième chose également, c'est vraiment quand on a vu le virus évoluer, on a vu l'apparition des variants. Il fallait également mettre en place ce dispositif pour surveiller tous les variants qui surviendraient pour pouvoir effectivement envisager des mesures de prévention.

A ce sujet justement, le séquençage des échantillons, c'est quelque chose qui reste tout de même assez compliqué sur le continent africain, faute de moyens. Selon vous, comment inverser cette tendance?

On commence à l'inverser. On a commencé par de petites choses à mettre à disposition, des petits appareils qu'on appelle des MinIons. Aujourd'hui, il y a beaucoup de pays qui ont cette capacité et donc on commence à les monitorer, avec eux. On peut avoir de l'approvisionnement en réactifs parce que ça également, c'est un défi qu'il va falloir gérer.

Et le projet Madiba, qui vise à produire chaque année 300 millions de doses de vaccins sur le continent? Ces vaccins seront fabriqués en Afrique pour des Africains. Est-ce qu'il y a des avancées concernant ce projet?

Actuellement, on est un peu sur la phase de mise en place et l'objectif qu'on se fixe, c'est vraiment que, d'ici la fin de cette année, on puisse commencer la production. En fait, elle englobe aussi bien la Covid, mais ça peut prendre également d'autres vaccins.

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