Madagascar: Liste électorale - Légère hausse du nombre d'électeurs

Faible, très faible. Voilà le constat qui ressort de la publication du bilan de la révision annuelle de la liste électorale par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), hier.

Selon les chiffres publiés dans un communiqué de presse de la CENI, le nombre d'électeurs inscrits dans le registre électoral national connaît une hausse de 2,26%. À l'heure actuelle, Madagascar compte ainsi un peu moins de dix millions quatre cent cinquante mille électeurs. La période de révision annuelle pour le compte de la saison 2021 - 2022, un peu plus de cinq cent mille nouveaux électeurs ont été inscrits et quelque deux-cent soixante-trois mille ont été retranchés. La loi sur le régime général des élections et des référendums prévoit que "du 1er décembre au 15 mai de l'année suivante, les listes électorales des Fokontany et le Registre électoral national sont révisés annuellement (... )".

Cette année, la CENI améliore sa performance, par rapport à la saison 2020 - 2021, où le nombre des électeurs a connu une hausse de seulement 1,26%. Seulement, le taux de 2,26% de nouveaux inscrits dans la liste électorale pour cette année 2022 reste "faible", comme le concède Andoniaina Andriama-lazaray, vice-président de la CENI. Cette faible hausse du nombre d'électeurs est d'autant plus criante que pour la révision annuelle de 2017 - 2018, l'objectif fixé a été d'atteindre la barre des dix millions d'électeurs. Ce qui fut le cas. A l'époque un financement conséquent, permettant une vaste opération de recensement et de mobilisation citoyenne a été déployé. Un relatif engouement citoyen était, aussi, ressenti étant donné que la présidentielle de 2018 se profilait à l'horizon.

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Crise de confiance

Seulement, depuis quatre ans donc Madagascar n'a pas encore enregistré un million de nouveaux électeurs. Une situation qui témoigne du désintérêt des citoyens, hors des périodes d'effervescences électorales. Les moyens investis dans la révision annuelle des listes électorales et du registre électoral national ont, par ailleurs, été moins conséquents que pour celle de 2017 - 2018. La méthode privilégiée pour le recensement électoral est alors de miser sur l'initiative citoyenne, en l'invitant à aller se présenter dans les bureaux de Fokontany.

Le résultat de cette dernière révision annuelle des listes électorales et du registre électoral national donne un aperçu de l'ampleur de la tâche qui attend la CENI pour la refonte totale prévue démarrer concrètement, en octobre. Ils se donnent dix à onze mois pour tout boucler. Le nouveau registre électoral national sera donc utilisé pour l'élection présidentielle de 2023 et les échéances électorales qui s'ensuivront. Il faudra se retrousser les manches pour combler les différentes failles constatées ces dernières années.

L'exhaustivité de la liste électorale pourrait alors figurer parmi les principaux casse tête de la CENI. Des experts estiment que l'effectif des électeurs devrait avoisiner les 55% du nombre de la population. Nous sommes encore loin du compte. Les expériences de ces dernières années imposent la mise à disposition de moyens à la hauteur des ambitions et un changement de méthodologie. Selon le vice-président de la CENI, les agents recenseurs feront du porte-à-porte durant la refonte du registre électoral national.

Face au manque d'engouement citoyen, Andoniana Andriamalazaray avance un autre constat. "Les opérations de diabolisation de la CENI par les différents acteurs électoraux ont porté leurs fruits. La situation actuelle témoigne aussi d'une crise de confiance envers la Commission électorale. Reconquérir la confiance des citoyens est probablement notre plus grand défi", déclare-t-il.

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