Congo-Kinshasa: A quand la fin des massacres dans l'Est?

Au moins 20 personnes ont perdu la vie dans la province de l'Ituri située dans le nord-est du pays. Cette attaque est attribuée aux Forces démocratiques alliées qui sévissent au Nord-Kivu

Selon le vice-président de la société civile de la "chefferie" (entité administrative) de Walese Vonkutu, l'attaque a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi à Monge, dans le village Idohu. Un rescapé dit avoir compté 30 corps.

Le territoire d'Irumu, dans le sud de l'Ituri, est situé à la frontière avec la province du Nord-Kivu.

En proie aux violences de groupes armés depuis plus de 25 ans, la région est la cible de fréquentes attaques du groupe ADF, présenté par l'organisation Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale.

Les populations de cette partie de la RDC répètent souvent leur exaspération face à la détérioration du contexte sécuritaire.

Des jeunes ont ainsi manifesté à Mambasa (à 165 kilomètres au sud-ouest de Bunia en Ituri) pour dénoncer l'inaction de la Monusco dans cette partie du pays. Certains accusent même les casques bleus de collaborer avec les rebelles

Mathias Gillmann, porte-parole de la Monusco, rappelle qu'il y a dans ces manifestations l'expression d'une frustration et d'une préoccupation tout à fait légitime. Mais il ajoute qu'il y a aussi de la manipulation politique, de la désinformation et des personnes qui bénéficient de cette instabilité.

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Pour lui, la Monusco doit travailler avec tout le monde et s'attaquer à la désinformation.

"En vingt ans, nous avons progressivement retiré toutes nos troupes et notre présence de la plus grande partie du pays. Notre présence est maintenant limitée sur les trois provinces où effectivement, il y a encore du travail à faire, où le conflit est le plus complexe, où les problèmes sont à la fois tribaux, liés à l'implication des groupes étrangers, des Maï Maï et à des problèmes de restauration de l'autorité de l'Etat. Nous avons encore beaucoup de travail à faire au Nord-Kivu, Sud-Kivu et en Ituri. Mais nous avons progressivement ramené la stabilité dans la totalité du pays. Ce n'est pas notre réussite, c'est la réussite des Congolais avec notre soutien," a déclaré à la DW le porte parole de la Monusco.

Manque de coordination ?

Pour Adolphe Agenonga, professeur à l'Université de Kisangani et chercheur associé du Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité (GRIP), il y a lieu de souligner le déficit de coordination des opérations militaires entre les différentes unités déployées dans cette partie du pays.

A cela s'ajoute également un manque au niveau des effectifs et en matière de renseignement, explique l'enseignant. "Il y a une déficience de coordination des opérations militaires entre les différentes unités qui sont déployées dans la région, c'est ce qui profite à l'ennemi. Du coup, on s'aperçoit que toutes ces approches n'ont pas l'air d'être efficaces. Car il me paraît vraiment important que le gouvernement congolais puisse aussi se déployer sur le front diplomatique pour contrôler toutes les complicités dont ces groupes armés bénéficient de la part des acteurs qui se trouvent en dehors des frontières congolaises."

L'EAC plus efficace ?

Sur son compte twitter, le porte-parole de l'armée ougandaise a fait savoir que l'opération Shujaa prendra fin officiellement dans environ deux semaines, conformément à l'accord initial.

Toutes les troupes ougandaises présentes devraient aussi quitter la RDC dans deux semaines.

A l'issue du mini-sommet régional qui a eu lieu en avril à Nairobi au Kenya, Uhuru Kenyatta, le président en exercice de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est, a décidé de mettre sur pied une force régionale pour combattre les groupes armés opérant dans l'est de la RDC.

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