À Madagascar, cela n'était jamais arrivé, même pendant la pandémie de Covid-19. L'exploitation d'un minerai riche essentiellement en titane, l'ilménite, extrait par QQM, une entreprise filiale de Rio Tinton et détenue à 20 % par l'État malgache, annonce dans un communiqué " réduire son activité " du vendredi 20 mai et jusqu'à nouvel ordre, en raison de " l'instabilité actuelle ".
L'annonce de l'usine QQM est due au conflit qui oppose, depuis quelques mois, les communautés riveraines et cette entreprise minière située à Fort-Dauphin, au sud-est du pays. Un conflit qui ne fait qu'empirer.
Les activités minières de l'usine QQM sont stoppées, seule la maintenance de l'équipement est assurée, en vue d'une reprise, quand le climat sera plus apaisé.
Contactée par mail, l'entreprise justifie cette décision inédite par " l'augmentation des troubles communautaires " qui " mettent en danger la sécurité et la sûreté du personnel. "
Mercredi 18 mai, précise encore QMM, des employés n'ont pas pu rentrer chez eux à cause de barrages routiers illégaux, dressés par des riverains mécontents.
D'après une source locale, les ministres de l'Eau, de l'Environnement et des Mines étaient sur place, vendredi 20 mai, à Fort-Dauphin pour entamer des discussions avec la direction de QMM et apaiser les tensions. L'entreprise ne souhaite pas, pour moment, commenter cette réunion.
La décision de l'arrêt ne sort pas de nulle part. Au début du mois, les riverains avaient déjà bloqué les routes. Ils accusent QMM, entre autres, d'avoir pollué l'estuaire, mi-février, avec le bassin d'eaux usées qui s'y serait déversé.
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L'entreprise réfute, jusqu'à présent, ces accusations.