Madagascar: Présidentielle - Rajoelina sollicité pour un second mandat

S.E.M. Andry Rajoelina, président de la République de Madagascar

Les appels à une candidature du président de la République pour un second mandat se font de plus en plus insistants. Jusqu'ici, l'intéressé se garde de se prononcer sur son avenir politique.

Continuons le chemin". Voilà, en résumé, le message que ses collaborateurs au sein de l'Exécutif et ses soutiens politiques ont martelé durant les prises de parole, à Ihosy, samedi. Les invitations lancées à Andry Rajoelina, président de la République, pour une candidature afin de briguer un second mandat, vont largement au-delà d'un appel du pied.

Plus qu'une simple allusion, les mots dits à Ihosy, samedi, indiquent clairement qu'à l'instar des états-majors politiques d'autres partis, les tenants du pouvoir sont, également, au taquet en vue de la prochaine joute présidentielle. Une posture lisible depuis quelque temps déjà. Sans ambages, l'objectif est de porter le Chef de l'État vers un second mandat. Outre le fait de mettre en exergue les performances de l'administration Rajoelina durant les trois années de mandat, les appels à une candidature du locataire d'Iavoloha pour la présidentielle de 2023, s'inscrit désormais dans les prises de parole.

Les orateurs durant le déplacement du président Rajoelina à Ihosy, n'ont pas dérogé à la règle, avec des verbes plus ou moins directs. Mettant l'accent sur les réalisations étatiques dans le domaine de l'éducation, Marie Michelle Sahondrarimalala, ministre de l'Éducation nationale, déclare: "Nous avons tant fait en trois ans, pourquoi ne pas continuer pour cinq ans de plus". Des mots dits durant l'inauguration de la nouvelle École primaire publique (EPP), Ihosy centre I.

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Priorité

C'est Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, ministre de la Communication et de la culture, qui a pris le relais.

La porte-parole du gouvernement a profité de son allocution lors de l'inauguration du Centre d'incubation pour l'entrepreneuriat culturel et l'industrie créative d'Ihosy, pour apporter une note politique à l'événement. Après avoir vanté la politique culturelle et pour la jeunesse de l'État, la ministre Rakotondrazafy Adriatongarivo lance, "bien que vous travailliez sans relâche et avancez à la vitesse d'un TGV [Train à grande vitesse], rattraper le retard de développement accusé par le pays depuis soixante ans ne peut pas se faire en cinq ans. Il nous faut plus de temps monsieur le Président".

Après une invective contre les détracteurs du pouvoir qui, selon elle, veulent que le Président s'abstienne de briguer un second mandat, la ministre de la Communication et de la culture ajoute, "le parti Freedom, dont je fais partie, est l'un des premiers à avoir demandé à ce que vous réfléchissiez déjà à ce que nous poursuivons notre chemin après ce premier mandat". Durant l'inauguration du nouveau stade d'Ihosy, c'est Tinoka Roberto Raharoarilala, ministre de la Jeunesse et des sports, qui a remis une couche, en parlant d'un président Rajoelina, "imbattable".

Face aux multiples sollicitations de la part de ses collaborateurs, sa famille politique et ses alliés pour une candidature à un second mandat, Andry Rajoelina préfère maintenir le suspense et soutenir que sa priorité est ailleurs. Répliquant à la porte-parole du gouvernement, il déclare : "Je ne répondrai pas à vos propos madame la ministre. Néanmoins, comme vous le dites, ce qui m'importe actuellement est la quête du développement du pays". Il conclut ses propos en lançant, "l'homme politique pense déjà aux élections, mais l'homme d'État pense à la nouvelle génération".

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