Dakar — Les cadres d'engagement des Forces de défense et de sécurité (FDS) dans la prévention de l'extrémisme violent en Afrique sont au centre d'un séminaire régional ouvert, lundi, à Dakar. Le Sénégal abrite jusqu'au 25 mai, la quatrième édition du séminaire régional sur le thème "Le rôle des Forces de défense et de sécurité dans la prévention de l'extrémisme violent en Afrique : les cadres d'engagement".
Il est organisé conjointement par le Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS) du Sénégal et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de la Suisse. L'objectif de cette nouvelle édition du séminaire "est de favoriser la capitalisation des résultats antérieurs et ceux de l'étude comparative menée en 2020-21 dans sept pays d'Afrique de l'Ouest par le DFAE suisse et le DCAF (Centre pour le contrôle démocratique des forces de sécurité), en collaboration avec le CHEDS".
A l'ouverture des travaux, le directeur général du CHEDS a relevé que cette rencontre "se tient au moment où l'épicentre de la violence dans le Sahel se déplace progressivement vers des pays jusque-là épargnés". Selon le général de brigade Mbaye Cissé, "la brutalité et la récurrence des attaques viennent nous rappeler, à chaque instant, l'urgence de s'attaquer aux causes profondes de leur déferlement, mais aussi le rôle et la place des acteurs chargés d'y mettre un terme".
Il estime que "c'est tout le sens à donner" au thème de cette rencontre "articulé autour des cadres d'engagement des Forces de défense et de sécurité dans la prévention de l'extrémisme violent". Cette action "doit, en effet, être menée de façon inclusive et les Forces de défense et de sécurité ont une partition primordiale à jouer", soutient-il. Selon lui, les FDS, "chargées d'assurer la sécurité sur l'ensemble du territoire national, sont présentes dans des zones les plus reculées et symbolisent souvent, à elles seules, la présence de l'Etat".
Pour le général de brigade Cissé, "sans remettre en cause leurs missions traditionnelles d'exercice de la violence légitime, de maintien de l'ordre et de protection des populations et de leurs biens, il est question aujourd'hui, dans un environnement sous régional fortement dégradé par tant de violence, de réfléchir sur l'aptitude des FDS à devenir des acteurs dynamiques de la prévention de l'extrémisme par leur posture républicaine et leur engagement citoyen multiforme auprès des communautés qu'elles servent". Ce "vaste chantier" a été engagé par le CHEDS et le Département fédéral des affaires étrangères de Suisse, depuis 2017, "pour explorer les voies et moyens d'affiner la réponse des Forces de défense et de sécurité de nos différents pays", a-t-il rappelé.
Selon lui, "les trois séminaires de 2017, 2018 et 2019, ont mobilisé représentants d'organismes internationaux et régionaux, parlementaires, hauts cadres des FDS, chercheurs, médias, membres de la société civile, femmes et jeunes venus d'horizons divers". Ces rencontres "ont permis d'évaluer les obstacles, les atouts, ainsi que les interactions entre différents acteurs de terrain, pour concrétiser l'implication des FDS dans la prévention".
Ce quatrième séminaire "permettra d'approfondir les éléments intrinsèques aux FDS et déterminants dans le cadre de leur intervention, à savoir leurs doctrines et missions, leur culture institutionnelle, leurs capacités opérationnelles, ainsi que leurs interférences avec les autres acteurs de la prévention", a-t-il dit. Il s'agira, selon lui, "d'identifier les mesures d'adaptation nécessaires des cadres politiques, doctrinaux et opérationnels pour permettre une implication effective des FDS dans la prévention de l'extrémisme violent". Il estime que "cette articulation entre les finalités et les ressources semble indispensable pour atteindre l'unité de pensée et d'action et agir concrètement sur les multiples foyers de l'extrémisme violent".