Burkina Faso: Le secteur minier burkinabè face à de nombreux défis

Bien qu'il emploie plus de deux millions de personnes, travailler dans le secteur minier au Burkina Faso devient de plus en plus dangereux

Le secteur minier du Burkina Faso n'a que 15 ans d'existence. La première mine industrielle d'exploitation du pays ne date que de 2007. Même si de grands groupes comme Endeavour Mining, Red Rock Resources ou encore Trevali Mining Corp sont actifs sur place, la plupart des sites sont gérés par des acteurs locaux qui manquent d'expérience, ce qui aux yeux de certains spécialistes explique les nombreuses défaillances.

Les accidents mortels dans les mines

En février dernier, une explosion dans une usine d'orpaillage de Gomgombiro dans le sud-ouest du Burkina Faso a fait plus de 60 morts.

Plus récemment, depuis un mois, huit mineurs sont bloqués à plus de 700 mètres de profondeur dans la mine de zinc de Perkoa. Un éboulement causé par une pluie torrentielle avait fermé l'accès de la mine. Quatre des huit mineurs disparus à Perkoa ont été retrouvés morts. Le gouvernement burkinabè l'a confirmé ce matin [25.05.22]

Lors de sa récente visite sur le site, Jean Alphonse Somé, ministre burkinabè des mines et des carrières se voulait rassurant en dépit des circonstance: "Ensemble avec la mine, le gouvernement s'est engagé à poursuivre le travail de pompage pour regarder un peu plus profond si nos huit frères-là n'ont pas pu trouver un refuge autre que celui que nous espérons qu'ils se trouvent."

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A qui revient la faute?

En attendant d'être fixé sur le sort des mineurs de Perkoa, la société civile burkinabè s'indigne et dénonce les nombreux incidents mortels que connaît actuellement le secteur minier du pays.

"Si vous permettez à une société de descendre à plus de 700 mètres pour extraire un minérai, vous devez être sûr que la personne a l'équipement ou le système de sauvetage nécessaires en cas de sinistre", explique Elie Kabore, journaliste spécialiste du secteur minier. "Cela veut dire que l'on a donné l'autorisation à Perkoa sans être sûr qu'elle a la possibilité de sauver quelqu'un qui est à 700 mètres".

Plus de deux millions de Burkinabè vivent actuellement de l'exploitation illégale de l'or, un autre problème auquel fait face le secteur minier de ce pays. En dehors des emplois qu'elle génére, cette activité expose les populations à tous les dangers, explique Elie Kabore.

"Ils utilisent des produits chimiques qui ont un impact sur l'environnement et la santé. Ce sont des zones où on trouve de tout: des amphétamines, des drogues, des alcools, etc. L'aspect négatif a tendance à impacter un peu sur le côté positif".

Le Burkina Faso compte moins de 100 sites d'orpaillage légalement reconnus sur les plus de 700 répartis sur son territoire.

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