Burkina Faso: Quatre corps des mineurs de Perkoa retrouvés sans vie - La société civile en colère

Localisation de la mine de Perkoa, au Burkina Faso
interview

Le procureur général de Koudougou a en effet annoncé la mort de quatre mineurs coincés à des centaines de mètres sous terre dans une mine de zinc.

Après 39 jours de recherches intensives, les secouristes ont retrouvé les corps sans vie de quatre des huit mineurs coincés à des centaines de mètres sous terre dans une mine de zinc du Burkina Faso, a annoncé ce mercredi, le gouvernment burkinabè.

Cette disparition des mineurs a suscité un vif émoi au Burkina Faso et un élan de solidarité s'est mis en place pour venir en aide à leurs proches.

La DW a échangé avec Cheick Ouattara du Balai Citoyen après l'annonce de la mort de quatre des huit mineurs de Perkoa.

DW: Comment avez-vous accueilli l'annonce par le procureur du tribunal de grande instance de Koudougou la découverte des corps de quatre mineurs de la mine de Perkoa ?

Cheick Ouattara: C'est un sentiment de tristesse qui nous anime et nous présentons nos condoléances aux différentes familles éplorées et puis à la nation burkinabè. Ce que nous craignions est arrivé et nous allons en tirer des leçons.

DW: Pensez-vous qu'il puisse y en avoir de l'espoir de retrouver vivants les quatre autres mineurs?

Cheick Ouattara: Tant qu'on n'a pas encore retrouvé les corps, qu'est-ce qu'on peut dire? On va garder espoir, mais déjà avec cette situation, disons que l'espoir devient vraiment infime, parce qu'avec à peu près 40 jours dans de telles conditions, on ne peut que garder espoir, on ne sait jamais.

DW: Les spécialistes dans le domaine des mines au Burkina Faso ont critiqué les acteurs présents, y compris l'Etat pour son manque de contrôle. Vous en tant que la société civile, qu'est-ce que vous pouvez dire à propos de la gestion de ce secteur générateur de beaucoup d'emplois et de revenus?

%

Cheick Ouattara: Nous disons que c'est une gestion catastrophique, que ce soit au niveau des mines, que ce soit au niveau des responsables politiques, des gouvernants de ce pays. On ne peut pas admettre qu'il y ait des alertes au niveau par exemple de la mine de Perkoa et que rien n'est fait, jusqu'au jour où on a eu cette catastrophe et qu'on vient nous dire que la digue a cédé sans nous expliquer pourquoi elle a cédé.

C'est comme cela dans toutes les mines. Les gens sont beaucoup plus sur l'enrichissement individuel que l'enrichissement du pays.

DW: Comptez-vous faire du plaidoyer pour les familles qui ont perdu les leurs, notamment auprès du groupe canadien Trevali Mining au niveau de l'indemnisation de ces familles?

Cheick Ouattara: Oui, il faut qu'on les indemnise, parce qu'ils sont déjà en faute. Sur le plan moral et civil, il faut situer les responsabilités pour que la personne incriminée réponde et bien sûr il faut les dédommager, parce que ce sont des espoirs qui viennent de partir. Il faut vraiment que la mine dédommage à la hauteur de leurs forfaits ce qui vient de se passer.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.