Dakar — Les aliments jugés impropres à la consommation contiennent des virus, des bactéries, des parasites ou des produits chimiques nocifs pouvant causer plus de 200 maladies, qui vont de la diarrhée à diverses formes de cancer, a révélé, mercredi, à Dakar, le professeur Bara Ndiaye, doyen de la faculté de médecine, de pharmacie et d'odontostomatologie de l'université Cheikh-Anta-Diop (UCAD).

La sécurité sanitaire des aliments "est considérée comme allant de soi. Tant qu'on n'est pas victime d'une intoxication alimentaire, on n'y prête pas souvent attention", a-t-il fait remarquer lors d'une journée scientifique sur la sécurité sanitaire des aliments.

Les aliments impropres à la consommation "vont contenir des virus, des bactéries, des parasites ou des produits chimiques nocifs, qui causent plus de 200 maladies allant de la diarrhée à diverses formes de cancer", a indiqué M. Ndiaye au cours de cette rencontre organisée par la faculté de médecine de l'UCAD et le Codex Alimentarius Sénégal.

"Cette journée scientifique nous donne l'occasion de nous arrêter sur les efforts visant à garantir que la nourriture que nous consommons soit sans danger", a-t-il souligné.

"Si vous produisez, vendez et préparez des aliments, vous devez vous assurer qu'ils ne sont pas une menace pour la santé", a-t-il lancé, faisant remarquer que la sécurité sanitaire des aliments est d'actualité. "C'est l'affaire de tous."

Le professeur Bara Ndiaye rappelle que "chacun a le droit d'accéder à une nourriture qui pourra être consommée sans danger, nutritive et en quantité suffisante".

Or, chaque année, près d'une personne sur 10 dans le monde tombe malade après avoir consommé des aliments contaminés et 420.000 en meurent, indique M. Ndiaye en citant l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"Une alimentation sûre est essentielle pour la santé et l'élimination de la faim. Il ne peut y avoir de sécurité alimentaire sans sécurité sanitaire des aliments. Dans un monde où la chaîne d'approvisionnement alimentaire se complexifie, tout incident lié à la sécurité sanitaire des aliments a des répercussions négatives sur la santé publique, le commerce et l'économie", argue-t-il.

La représentante de l'OMS au Sénégal considère que cette journée scientifique est "un fort moment d'information et de sensibilisation sur l'importance de la sécurité sanitaire des aliments, mais aussi une opportunité pour encourager et soutenir les initiatives et les interventions en faveur de la prévention des maladies d'origine alimentaire".

Selon Lucile Imboua, l'édition 2022 de la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments - célébrée le 7 juin de chaque année - "vise à souligner les effets bénéfiques immédiats et à long terme de la production et de la consommation d'aliments sûrs pour la population, la planète et l'économie", à travers le thème : "Des aliments sûrs pour une meilleure santé".

L'OMS, avec cette célébration, cherche "à faciliter la prévention, la détection et l'action au plan mondial, et à faire face aux menaces de santé publique liées à des aliments impropres à la consommation".

L'OMS s'attache aussi à "renforcer la confiance des consommateurs dans les pouvoirs publics et la salubrité de l'approvisionnement alimentaire", a-t-elle ajouté.

Pour ce faire, l'agence des Nations unies apporte son soutien à ses Etats membres. Elle les aide à "renforcer leurs capacités de prévention, de détection et de gestion des risques d'origine alimentaire en fournissant des lignes directrices et des recommandations alimentaires internationales connues sous le nom de Codex Alimentarius, en contribuant à l'amélioration des systèmes alimentaires et des cadres juridiques nationaux".

Cette journée scientifique a eu lieu en prélude à la célébration de la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments, sous l'égide du Codex Alimentarius.