C'est une avancée pour les droits humains, en Centrafrique. La peine de mort est officiellement abolie, alors que le pays traverse une crise politique. Car la limitation du nombre de mandats présidentiels risque de disparaître. Une proposition de loi a été déposée en ce sens à l'Assemblée nationale. La Fédération internationale des ACAT (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture) fait part de sa réaction mitigée.
L'Assemblée nationale centrafricaine a voté par acclamation, vendredi 27 mai, l'abolition de la peine de mort, a annoncé le président de l'Assemblée, dans un pays en guerre civile où la dernière exécution capitale remonte à 1981.
Inquiétudes
Si l'ACAT se félicite de l'abolition de la peine de mort, elle s'inquiète de voir le dépôt d'un projet de loi qui pourra conduire à la levée de la limitation du nombre de mandats présidentiels.
Joint par RFI, Paul Angaman, président de la Fédération internationale des ACAT revient sur ces deux événements importants pour la Centrafrique.
" Abolir la peine de mort est assez symbolique parce que depuis 1981, c'est-à-dire plus de 41 ans, il n'y a plus eu d'exécutions en RCA. Donc, c'était un pays abolitionniste de fait. On peut constater aussi que la RCA a mis en place, depuis 2015, un tribunal spécial relatif aux crimes graves. Pour les crimes graves, il n'est pas prévu l'abolition de la peine de mort et pourtant, dans le code pénal et le code de procédure pénale de la RCA, cela est prévu ",a-t-il spécifié.
" Ce sont des situations qui ne permettent pas à la démocratie de pouvoir s'enraciner "
Sur la question du verrou des deux mandats présidentiels qui pourrait bien sauter prochainement, Paul Angaman explique: " Changer la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat, s'agissant de ma position individuelle, je ne suis pas pour parce que ce sont des situations qui ne permettent pas à la démocratie de pouvoir s'enraciner et qui peuvent être encore source de troubles, alors que c'est un pays qui est affecté par des crises politico-militaires. "