Ile Maurice: "Erreurs" lors du JT - Les noms des journalistes disparaissent des écrans, des employés à cran

Cartographie erronée, drapeau inversé. À la suite d'"erreurs" survenues au journal télévisé, les sanctions sont tombées du côté de la station de radiotélévision nationale.

La Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) est de nouveau sous les feux des projecteurs. Après deux erreurs qu'elle estime "graves", la direction a décidé de ne plus citer les noms des journalistes et cameramen ayant assuré la couverture d'un sujet...

Nous avons visionné au moins trois JT de 19 h 30, lors desquels le présentateur lance un reportage sans annoncer les patronymes des auteurs. Cela, même si souvent, la voix off du journaliste est reconnaissable. Ce changement a provoqué un gros malaise au sein de la station de radiotélévision nationale et surpris les téléspectateurs. C'est une décision récente qui n'a pas été communiquée.

Le responsable de communication de la MBC, Rama Armoogum, se contente d'expliquer que tel n'est pas le cas et que les sujets sont signés comme d'habitude, avant de dire qu'il laisse jaser les mauvaises langues. N'empêche, une source bien informée indique que les noms sont passés sous silence à cause d'un différend entre rapporteurs d'images et journalistes...

Venons-en à ces deux bourdes. La première concerne le reportage dans le JT de 19 h 30 du mardi 10 mai, sur un séisme enregistré la veille au nord-est de Rodrigues. La journaliste illustre son texte avec une carte des îles de l'océan Indien montrant les Chagos toujours dans le British Indian Ocean Territory. Quelques jours plus tard, le 21 mai, les drapeaux des États-Unis et de la Russie sont inversés. Dans les deux cas, le Prime Minister's Office (PMO) a demandé des comptes sur ces incidents. Bien que dans le premier cas, l'article publié sur la Toile et diffusé dans le JT ait disparu, de même que dans le second cas, une rectification a été apportée pour éviter tout incident diplomatique.

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Le président du board de la MBC, Pramode Neerunjun, affirme pour sa part que ces deux incidents sont du ressort de l'administration et que la direction s'en occupe. Le directeur général, Anooj Ramsurrun, lui, nous envoie balader en disant que le département des ressources humaines s'en occupe et que la sanction sera décidée en interne. Il nous demande de contacter Rama Armoogum, qui est habilité à répondre à la presse. Ce dernier demande à enregistrer notre appel téléphonique pour des besoins administratifs. Il souligne qu'une enquête interne est en cours et que, si sanction il y a, elle sera communiquée à ceux concernés en interne.

Une chose est sûre, le PMO attend toujours les conclusions de l'enquête sur ces deux erreurs. On apprend, qui plus est, que tous les sujets traités au JT de 19 h 30 sont dorénavant vérifiés et validés par la direction avant diffusion. Pratique qui avait cours par le passé.

En attendant, des employés, eux, doivent "pez néné bwar delwil", nous dit l'un d'eux.

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