Afrique: Sommet de l'UA de Malabo - Les chefs d'Etat décident de réanimer des projets abandonnés

A l'issue du double sommet de l'Union africaine (UA) qui s'est achevé à Malabo, en Guinée équatoriale, le 28 mai, les chefs d'Etat ont exprimé leur volonté de mettre en application de nombreuses mesures prises, mais classées dans les oubliettes.

Au cours de la réunion, ils ont focalisé leur attention sur le terrorisme, devenu actuellement une menace existentielle pour une partie de l'Afrique, se voulant réalistes.

Malgré plusieurs initiatives sur les plans militaire ou juridique, les chefs d'État ont reconnu que " le terrorisme a continué à prospérer " sur le continent, " notamment parce que nous n'honorons pas nos propres engagements ", a déclaré le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki, qui a donné l'exemple de la Force africaine en attente, qui n'est pas encore fonctionnelle alors qu'elle devait voir le jour il y a vingt ans.

Le deuxième sujet de préoccupation a été celui des changements anticonstitutionnels de gouvernement, qui se sont multipliés ces derniers temps en Afrique de l'ouest (Mali, Guinée, Burkina Faso) ou encore au centre de l'Afrique (Tchad).

Moussa Faki Mahamat n'a pas hésité de dénoncer " les coups d'État rampants " que sont " les modifications de Constitutions aux fins de confiscation du pouvoir ", qui peuvent conduire à " des coups d'État ou à des révoltes populaires ". Le président de la Commission de l'UA a indiqué : " Nous saluons ces nouveaux engagements, mais nous espérons que ce ne sont pas des vains mots comme par le passé, sans une volonté réelle de les mettre en œuvre ".

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" Nous espérons qu'eu égard de la situation, ces décisions ne soient pas traitées comme des décisions d'antan, puisque déjà nous avions la Convention de Lomé, nous avions la charte pour la démocratie et les droits de l'homme qui existe, mais ce sont des documents qui ne sont pas très observés. Et malheureusement, nous voyons ces coups d'État revenir dans notre continent ", ont indiqué les chefs d'Etat.

Sur ces deux sujets importants, le sommet a décidé de réactiver de nombreux mécanismes qui existent sur le papier, mais qui n'ont jamais été fonctionnels. Il s'agit, par exemple, du sous-comité du Conseil paix et sécurité chargé de lutter contre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels du gouvernement, pourtant prévus tous deux depuis 2010.

Les chefs d'État africains ont endossé la déclaration d'Accra du 17 mars, qui établit de manière claire un lien entre la mal gouvernance et les coups d'État, " un bon pas en avant, mais pourvu que ça ne reste pas lettre morte comme souvent à l'UA ", a commenté un cadre de l'organisation.

Enfin, le sommet a appelé " au retrait immédiat et inconditionnel des mercenaires étrangers du continent africain. "

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