Le ministre Padayachy est devenu rare de sa parole. Tant mieux. Il y a déjà trop de baragouineurs dans la majorité. Mais vient un moment où la parole publique est bienvenue. Celle du ministre, lors de la présentation du Budget, pèsera lourd sur le moral de la nation.
Les défis sont gravissimes. Le ministre n'a pas été chanceux. Devoir, lors d'un premier mandat ministériel, gérer deux crises mondiales, est naturellement déstabilisateur. Mais la pire des réponses serait de jouer au prestidigitateur une fois de plus. Il ne faudrait surtout pas que le ministre se trompe de priorités. J'en vois trois qui sont incontestables :
1. Le soutien au pouvoir d'achat des plus vulnérables dans l'immédiat ;
2. La sécurité alimentaire dans le moyen terme ;
3. La production d'énergie renouvelable dans le plus long terme.
Tout cela ne sera possible que si la croissance est relancée. La croissance est la mère des priorités.
Dans l'immédiat, il faut soulager exclusivement ceux qui perçoivent les plus bas salaires. Le moyen financier le plus efficace, c'est la formule de Cost of Living Allowance. C'est ce que fait la Grande-Bretagne. De son côté, la France se propose de réviser la Contribution sociale généralisée (CSG), l'impôt injuste qui asphyxie les classes moyennes.
Reste la grosse épine de la dette, celle du pays, celle des entreprises.
Il faudra un funambule.