Le soutien de Kigali aux rebelles du M23 contre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, au Nord-Kivu, alimente davantage les débats. A travers le pays, nombreux étaient de ceux qui, dès les premières heures des affrontements, pensaient que, pour une fois, les autorités congolaises avaient une occasion en or de stopper toute l'hypocrisie rwandaise vis-à-vis de la RDC.
Or, dans le concret, l'affaire semble avoir pris une tout autre tournure. Il n'est et ne sera donc pas question de l'expulsion de l'ambassadeur rwandais en poste à Kinshasa, encore moins de la rupture des relations diplomatiques entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda. Félix Tshisekedi et Paul Kagame se seraient accordés, sous la houlette du Président angolais Joao Lourenço, de fumer le calumet de la paix sous peu. Un dialogue sincère serait, en effet, l'option levée. Pendant ce temps, on signale la libération de deux militaires rwandais arrêtés tout récemment au Nord-Kivu par les civils.
Et donc, aucune manifestation, ni en provinces, ni devant l'ambassade du Rwanda à Kinshasa, n'aura réussi à retenir l'attention de Félix Tshisekedi, Président de la République et Commandant suprême des FARDC et de la Police Nationale Congolaise, qui reste ferme et imperturbable dans sa diplomatie pacifiste. Ce qui ne rencontre pas, en tout cas, l'avis de plusieurs compatriotes à l'instar de Martin Fayulu, président du parti politique Engagement Citoyen pour le Développement, qui est annoncé ce vendredi 03 mai devant l'ambassade du Rwanda, avec ses militants, pour exprimer son ras-le-bol.
Ce jeudi même, Adolphe Muzito fera de même avec son parti Nouvel Elan. Constant Mutamba, un autre opposant, l'a fait en début de semaine pour exiger des mesures drastiques du Gouvernement congolais. Jusqu'où iraient donc les relations bilatérales RDC-Rwanda ? Seul Félix Tshisekedi en décidera. Pour le moment, le peuple retient son souffle.