Madagascar: Déraptage incontrôlé

Peur sur la ville. Psychose dans tout le pays avec ce phénomène d'enlèvement et de kidnapping. Les faits sont les mêmes. Un 4×4 noir avec vitres fumées passent et happent jeunes filles et jeunes garçons.

On perd leurs traces. Quelques jours après ils sont jetés par leurs ravisseurs quelque part. Les victimes perdent connaissances. Elles portent des traces de piqûre. Pour le moment on ignore le traitement de faveur que les ravisseurs leur ont réservé. Il va falloir passer par des analyses cliniques pour y voir clair.

Comme il n'y a pas de demande de rançon ni autre, on ne peut pas qualifier l'acte de kidnapping. Non plus de vol d'organe. Difficile donc pour le moment de deviner les objectifs des ravisseurs ou des commanditaires de ces actes ignobles.

Le fait est que la population est terrorisée. Si c'est l'objectif des auteurs de ces enlèvements en série, il est parfaitement atteint. Jamais la ville n'a vécu dans une telle terreur. Le drame est que les forces de l'ordre, semblent pour le moment dépassées par les événements. Malgré les dispositifs mis en place, de nouveaux cas ont été signalés hier. Quand l'ennemi est invisible, la bataille est difficile à gagner.

Le risque aujourd'hui est de voir un "déraptage incontrôlé". Lasse de subir la situation, la population risque de se faire justice et de s'acharner sur toute voiture suspecte ou ressemblant au portrait robot des véhicules incriminés. Même les forces de l'ordre seraient également tentées de tirer sur tout ce qui bouge pour apaiser la tension qui ne cesse de monter ces derniers jours. Une réunion de l'OMC a lieu hier à Mahazoarivo pour tenter de maîtriser la situation. Il faut agir très vite sinon la situation risque de dégénérer.

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Il pourrait également s'agir d'une motivation politique face à la situation actuelle où tous les feux sont au rouge. La hausse des prix, la crise sanitaire, l'insécurité, les restrictions de liberté... Toute cette conjoncture difficile peut justifier des actes extremistes qui constituent une forme d'expression d'opposition. Lorsque les manifestations sont interdites, on faisait passer les murs et les tracts dans le passé. Seule la forme a donc changé pour faire passer un message. Rien ne peut être écarté comme hypothèse dans une situation où aussi bien les autorités que les victimes perdent leur latin.

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