Ile Maurice: MMA - Cédric Certenais - " Une coopération interîles est indispensable pour développer le MMA indianocéanique "

Cédric Certenais a beau être né en France, son cœur demeure à l'Ile de la Réunion où il réside. Maurice, il l'a connaît depuis une vingtaine d'années quand il y est venu avec son club sucyjudo pour préparer les judokas mauriciens pour les JIOI.

Mais le but du séjour du coordinateur de la 'French MMA Federation' à la Réunion, chez nous, la semaine dernière, était autre. Il était ici pour discuter avec Avinash Ramtohul, président de la Mixed Martial Arts Federation Mauritius', de projets communs relatifs au MMA, pour les îles sœurs et l'Océan Indien.

" Le Mixed Martial Art est considéré à la Réunion comme le zembrocal des arts martiaux (Ndlr : le zembrocal est un plat épicé réunionnais composé de riz, cuit avec du curcuma et des haricots, rouges ou blancs ou du Cap, ou des dés de pommes de terre) " dit Cédric Certenais du MMA. Mais autant le Français y voit un sport hybride mêlant les techniques de corps à corps, de pieds et de poings ou au sol, autant il la considère comme un élément essentiel pour le brassage inter-îles. " La priorité c'est ce brassage inter-îles. Ce brassage interculturel permet à tout athlète de connaître l'autre. On peut en faire un moyen d'améliorer l'estime de soi, de développer des 'savoir--être' sur le tapis et aussi en dehors à travers les voyages.

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Car le fait de voyager est un carburant motivationnel pour les jeunes dans la pratique d'un sport. J'ai cette filiation du partage de cette collaboration entre les peuples. C'est le sport qui m'a permis de voyager. Avec mon club j'ai eu la chance d'aller deux fois au Japon, 4 fois en Russie, 4 fois au Brésil, à Maurice, dans pleins de pays. C'est ce que j'aimerais, entre autres, faire partager aux pratiquants qui passent beaucoup de temps dans les sports de combat. Le dernier volet, en termes d'objectifs, c'est d'en faire aussi un moyen d'insertion dans le social " affirme le coordinateur de la 'French MMA Federation' à la Réunion. Cela dit, en sus de retrouver un ami de longue date en la personne d'Avinash Ramtohul, quelle est la raison de la visite de Cédric Certenais la semaine dernière ?

Le cadre fédéral de la MMA à la Réunion et président de l'IOFC (Indian Ocean Fighting Championship) - organisation montée en 2012 avec Avinash Ramtohul dans l'Océan Indien - est venu dans notre île pour faire le point sur la mise en place de projets communs. " Ces projets ne pourront se faire qu'à travers la Fédération Internationale amateur de MMA, à savoir l'IMMAF. C'est notre filtre fédéral pour promouvoir la discipline dans la zone océan indien. Le support IMMAF, Avinash Ramtohul l'utilise déjà en Afrique.

C'est lui le chairman de la discipline sur le continent africain. Notre projet à nous c'est de mettre en place une entité sur l'océan Indien pour faire vivre l'esprit des JIOI - modèle sportif qui, pour nous, est une référence - à travers le MMA ; en outre, le développement du MMA que ce soit à Maurice ou l'Ile de la Réunion, ne pourra se faire qu'à travers une coopération inter-îles " ajoute le Français. A noter que ces projets visent à la fois la formation, la compétition, les échanges inter-îles ainsi que les développements structurels et administratifs.

Que la MMAFM soit reconnue par le Ministère des Sports et qu'Avinash Ramtohul soit en lien direct avec l'IMMAF de par son statut de chairman de l'Union Africaine de MMA (voir hors-texte), est un avantage certain pour Cédric Certenais. Mais il n'y a pas que cet aspect. La proximité de Maurice est aussi un atout pour les pratiquants de MMA réunionnais. " Pour augmenter le niveau de performance à la Réunion, on doit travailler avec les Mauriciens. Il y a un décalage de niveau entre la Réunion et la France qui est colossal. Aux derniers championnats de France, aucun Réunionnais n'a participé parce qu'il n'y en avait aucun qui avait le grade requis pour ce faire. Maurice aujourd'hui est à l'avant-garde du MMA dans l'Océan Indien.

Nous, sur la Réunion et la France, on a perdu 10 ans à cause de l'inertie fédérale. On n'avait pas d'outil fédéral pour développer la pratique. Il y en a un aujourd'hui, la FMMA, (French Mixed Martial Arts Federation). Et encore, on dépend encore de la Fédération Française de boxe. Le MMA français n'aura de fédération qu'à partir du 31 décembre 2025 " précise Cédric Certenais.

Cela dit, comment concevoir qu'un développement fédéral à la Réunion puisse se faire avec un écosystème qui est à 11 000 km de lui alors qu'il existe un écosystème qui n'est qu'à 20 minutes de la Réunion ? C'est pourquoi, selon le cadre fédéral basé à la Réunion, sur le plan sportif, et sur le plan de la ressource technique, il y a un savoir-faire à la Réunion. " L'outil fédéral a été bancal pendant 10 ans, et là on est en cours d'appareillage fédéral. C'est un outil qu'on doit monter et appareiller avec l'aide de l'île Maurice ; sinon, on va perdre du temps. Cette coopération entre îles est un impondérable et sera bénéfique aux deux îles " fait savoir Cédric Certenais. Par ailleurs, celui-ci est convaincu qu'il faut mettre en place une plateforme qui attirera des partenaires qui permettront de payer des billets d'avion et des échanges inter-îles. Selon lui, sur le plan événementiel, l'IOFC servirait à mettre en lumière des combattants et créer des icônes dans chaque pays de l'Océan Indien.

Fiche signalétique

Nom et nationalité : Cédric Certenais, Français né à Paris, âgé de 44 ans

Etudes et profession : Etudes à l'INSEP, professeur d'EPS au collège de trois Bassins à la Réunion. En connexion avec l'Université de la Réunion, il est formateur académique. Il travaille aussi sur la prévention de la violence contre le harcèlement en utilisant les sports de combats et arts martiaux. A noter qu'il a déjàrejoint la formation de moniteur de MMA qui se déroule à l'INSEP.

Parcours sportif : Judoka à la base, athlète de première division, il a été sacré vice-champion d'Europe de sambo-combat en 2009 et s'est octroyé le bronze, la même année, aux championnats du monde. En 2010, il est devenu champion d'Europe de Jiu Jitsu brésilien.

Ambition : positionner le MMA sur le plan scolaire et universitaire à l'Ile de la Réunion.

Liens avec Avinash Ramtohul: En 2009, Cédric Certenais, rencontre Avinash Ramtohul à Thessalonique, Grèce, aux championnats du monde de sambo-combat. Alors que débutent des formations de MMA sur la France, il vient à l'île de la Réunion en 2010. Quelque temps après, il aura l'opportunité de rencontrer Avinash Ramtohul à Maurice alors qu'il était engagé dans la promotion du MMA dans l'Océan Indien.

Président de l'OFC : Co-fondateur, avec Avinash Ramtohul, de l'IOFC (Indian Ocean Fighting Championship), en 2012, organisme appelé à prendre de l'ampleur dans le futur et dont il est le président.

En pourparlers pour des projets dans l'Océan Indien

L'Océan Indien est un atout pour Avinash Ramtohul, président de la MMAFM. Il prévoit l'implémentation de projets dans le futur dans la région. " Nous avons les îles où les gens ont beaucoup du potentiel. Il y a des îles de l'Océan Indien qui sont déjà membres de l'IMMAF : Réunion, Maurice, Seychelles et très prochainement Madagascar et Comores. Le potentiel sur l'Océan Indien rapportera beaucoup aux athlètes et aux Fédérations en termes économique, en termes d'athlètes, en termes de développement, en termes touristiques.

Quand nous annoncerons les développements stratégiques du MMA sur l'Océan Indien, celui-ci aura une visibilité internationale ; les gens de l'Est et de l'Ouest coudront venir visiter cette région. Nous sommes en pourparlers avec les grandes nations mondiales du MMA pour qu'elles s'iimpliquent dans l'Océan Indien très bientôt. Cédric avec son expertise technique sera responsable, sur le plan technique dans l'Océan Indien et moi avec mon expertise sur le plan administratif et ma connexion avec l'IMMAF, avec ma position sur l'Afrique, je serai positionné sur le développement stratégique, administratif dans l'Océan Indien. Nous compterons également sur la coopération des autres îles (Madagascar, Seychelles, Comores) pour développer cette synergie " déclare Avinash Ramtohul.

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