Ile Maurice: Affaire Yoan Spanu - L'enquête redémarre

Les parents de Yoan Spanu sont rentrés, hier soir, de l'île de La Réunion après une nouvelle étape franchie dans leur quête de justice pour leur fils décédé en prison là-bas.

En effet, une nouvelle enquête a été ordonnée hier par un juge, après que les parents ont fourni des documents prouvant que la mort de leur fils ne serait pas un suicide, comme l'avaient conclu au départ des médecins légistes réunionnais. "Le juge a pu analyser les deux rapports d'autopsie - celle des médecins légistes de la Réunion et celle du contre-expert indépendant réalisé à Maurice. Il se trouve que celle-ci est plus substantielle et de meilleure qualité. Dès lors, le juge a ordonné que l'enquête redémarre à zéro", nous a affirmé Gilles Spanu, le père de Yoan.

Ce dernier déplore également le retard de la justice dans cette affaire. "C'est la première fois depuis 2018 que nous sommes soulagés. L'enquête reprendra à zéro à partir de maintenant. Nous avons enfin pu donner notre version des faits à un juge qui voulait vraiment nous entendre." Pour rappel, Yoan Spanu a été retrouvé pendu dans la salle de douche de la prison de Saint-Pierre à La Réunion, le mercredi 7 novembre 2018. Ce Réunionnais d'origine mauricienne, âgé de 32 ans, y était détenu depuis le 1er novembre et poursuivi pour tentative de meurtre, à la suite d'une dispute avec un colocataire qu'il soupçonnait de vol.

%

Yoan Spanu avait également alerté les magistrats quand il avait comparu au tribunal la veille, qu'il craignait pour sa vie et que, s'il n'était pas libéré, il serait retrouvé mort - un appel auquel aucune attention n'avait été accordée. Il a été retrouvé mort moins de 12 heures plus tard. L'autopsie pratiquée par deux médecins légistes à La Réunion avait conclu à un décès par suicide. En revanche, la contre-autopsie réalisée par le Dr Satish Boolell à Maurice, assisté d'un confrère venu d'Australie, avait révélé que le jeune homme avait en fait été assassiné. Les parents de Yoan Spanu étaient depuis lors convaincus que les autorités réunionnaises avaient voulu étouffer l'affaire.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.