Maroc: La croissance économique à 7,9% en 2021

Le rebond de l'économie nationale résulte d'une forte hausse de l'activité agricole, suite à une exceptionnelle campagne agricole, et des activités non agricoles

Après une année 2020 marquée par une profonde récession de 7,2%, causée en particulier par la crise sanitaire du Covid- 19 qui a frappé plusieurs pans de l'économie nationale, le Maroc a retrouvé le chemin de la croissance en 2021.

Dans une récente note d'information relative aux comptes nationaux provisoires de l'année 2021, le Haut-commissariat au plan (HCP) indique que l'économie nationale a nettement rebondi l'an dernier enregistrant une croissance de 7,9%.

En effet, " le Produit Intérieur Brut en volume a enregistré une croissance de 7,9% en 2021 au lieu d'un recul de 7,2% une année auparavant ", a indiqué l'institution publique chargée de la production, de l'analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc.

D'après l'organisme public, et après avoir mis à jour ses prévisions, ce rebond économique post-Covid " est le résultat d'une forte hausse de 17,8% de l'activité agricole suite à une exceptionnelle campagne agricole et de 6,6% des activités non agricoles ".

Rappelons toutefois que la situation dans le secteur agricole n'est pas la même cette année et laisse présager des perspectives moins rassurantes. La forte baisse de la production des céréales en perspective en est un exemple inquiétant.

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Estimée à 32 millions de quintaux, la production prévisionnelle devrait, en effet, reculer de 69% par rapport à la campagne précédente, selon le ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts.

A titre d'exemple, lors de la séance des questions orales, en mai dernier, les parlementaires ont été unanimes à considérer que l'agriculteur souffre en silence et attend des mesures d'exception pour sauver ce qui peut encore l'être.

Autant dire que l'économie nationale ne devrait pas compter cette année sur une exceptionnelle campagne agricole.

Quoi qu'il en soit, on retiendra que le secteur primaire a enregistré une forte croissance de 17,6% en 2021 au lieu d'un repli de 7,1% réalisé en 2020, en raison de la hausse de 17,8% de l'activité de l'agriculture au lieu d'une baisse de 8,1% et de 12,7% de celle de la pêche au lieu de 12,2% une année auparavant.

Selon le Haut-commissariat, la valeur ajoutée du secteur secondaire a, de son côté, connu une augmentation de 6,8% après un recul de 5,2%, suite à l'amélioration des valeurs ajoutées du bâtiment et travaux publics de 10,7% au lieu d'une baisse de 4,1%, de l'"électricité, gaz, eau, assainissement et déchets"(6,5% au lieu d'une baisse de 1,3%) ainsi que des industries manufacturières (6,1% au lieu d'une baisse de 7,4%).

Quant à la valeur ajoutée du secteur tertiaire, les chiffres révèlent qu'elle a connu une amélioration de 6,4% après avoir accusé une baisse de 7,9% en 2020.

Des explications de l'organisme public, il ressort également que la VA de ce secteur a été marquée par la hausse des activités de l'hébergement et restauration (31,6% au lieu d'une forte baisse de 54,6%), des transports et entreposage (15,2% au lieu d'un recul de 28,5%), de la recherche et développement et services rendus aux entreprises(10% au lieu d'une baisse de 13,4%) ainsi que du commerce et réparation véhicules (7,9% au lieu d'un recul de 6,6%).

D'après le Haut-commissariat, la valeur ajoutée du secteur tertiaire a également été marquée parla hausse des activités des services financiers et assurances(4,6% au lieu de 0,6%), des services immobiliers (3% au lieu d'une baisse de 0,8%) et des services de l'éducation, de la santé et de l'action sociale (3% au lieu de 0,8%).

Comme le relève, par ailleurs, la dernière note d'information du Haut-commissariat, il est important de souligner que la croissance de l'économie nationale a été également tirée par la demande intérieure.

Dans le détail, " la demande intérieure a progressé de 9,1% au lieu d'une baisse de 6,5% en 2020, contribuant ainsi pour 9,8 points à la croissance économique nationale au lieu d'une contribution négative de 7,1 points ", d'après le HCP.

Le Haut-commissariat estime ainsi que les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de 8,2% au lieu d'une baisse de 5,6%, contribuant pour 4,8 points à la croissance au lieu d'une contribution négative de 3,3 points.

Il apparait en outre que la consommation finale des administrations publiques a affiché une augmentation de 5,6% au lieu d'une baisse de 0,5%, avec une contribution à la croissance de 1,1 point au lieu d'une contribution négative de 0,1 point.

Quant à l'investissement brut, tout porte à croire qu'il " a connu une forte hausse de son taux d'accroissement passant de -11,9% en 2020 à 13,3% en 2021, avec une contribution à la croissance de 3,8 points au lieu de -3,6 points", a souligné le HCP.

Il sied de noter que la croissance de l'économie a été réalisée dans un contexte marqué par une forte inflation et une aggravation du besoin de financement de l'économie nationale. Hausse du niveau général des prix, contribution négative des échanges extérieurs et aggravation du besoin de financement ont marqué cette année-là.

En effet, après analyse de la situation, il ressort qu'aux prix courants, le PIB national a connu une forte hausse de 11,4% en 2021 au lieu d'une baisse de 7,1% une année auparavant, dégageant ainsi une forte hausse du niveau général des prix passant de 0,1% en 2020 à 3,2% en 2021.

Selon le HCP, les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance, se situant à 1,8 point au lieu d'une contribution négative de 0,1 point en 2020 ; tandis que le besoin de financement de l'économie nationale s'est ainsi aggravé passant de 1,2% du PIB en 2020 à 2,3% en 2021.

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