Tunisie: Les compétences existent

Bonnes ou mauvaises, il y a des valeurs qui marquent leur temps, donnent à leur époque ses lettres de noblesse, ou les frappent du sceau de la déchéance et de l'impureté.

Certaines étapes de la vie d'une nation célèbrent l'héroïsme, la beauté ou l'intelligence. D'autres annoncent la lâcheté, la laideur et la bêtise. C'est toute la différence entre les bâtisseurs de l'Etat tunisien et ceux qui ont bafoué, en l'espace de la décennie noire, les standards et les règles communément sacrés.

La décennie noire, conduite notamment par Ennahdha, Qalb Tounès et Al-Krama est cet abîme qui a absorbé la Tunisie sans résistance ni espoir. Qui a inspiré les dirigeants les plus velléitaires et soumis, sans idées ni valeurs, et dont la seule ligne de conduite est le populisme, préférant caresser les vils instincts des gens au lieu de les hisser à des niveaux plus élevés.

Certains ont choisi l'abjection, la calomnie et d'autres ont compris que le bonheur se gagne dans le sentiment du devoir accompli. Un ancien Premier ministre de Ben Ali, contesté, voire dégagé de La Kasbah, quelque temps après, par ce qui était qualifié à tort de Ligue de protection de la Révolution, vient d'être décoré de l'ordre du Soleil levant japonais, en reconnaissance de ses efforts dans le renforcement des relations tuniso-japonaises, mais aussi eu égard à ses grandes qualités d'homme d'Etat hautement confirmé et fortement reconnu et qui, au contraire de ceux qui lui ont succédé, ne cherchait pas les solutions, mais les créait. Derrière et avec lui, il y avait tout simplement une machine qui gagne.

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Des personnalités, des compétences et des experts en économie et en finance comme Mohamed Ghannouchi, la Tunisie en manque désespérément aujourd'hui. Elle les regrette plus que jamais. Mais c'est toujours ainsi après les déceptions et les brisements de cœur : " si on savait... ", " si c'était à refaire... ", " les deuxièmes chances qu'on ne laisserait pas passer "... Mais malheureusement, on ne revient jamais en arrière...

Si les initiateurs de la décennie noire continuent aujourd'hui à subir les sifflets qu'ils méritent, des hommes de la trempe de Mohamed Ghannouchi, ceux qui s'étaient voués pour leur pays et non pas pour Ben Ali, sont toujours considérés par les Tunisiens comme capables de permettre à la Tunisie de devenir meilleure. Un rêve éloigné ? Peut-être. Mais est-ce une raison pour ne pas marcher?

En attendant, ces grands hommes et ces grandes femmes se sentent toujours sereins. Et vous savez pourquoi ? Parce qu'ils n'attendent tout simplement rien en contrepartie.

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