Tunisie: Hausse des prix - Ce que les Tunisiens ne mangeront plus

Déjà, les Tunisiens ont cessé de manger des plats typiquement traditionnels et qui entrent dans les menus quotidiens. Les jours à venir ne manqueront pas d'ajouter de nouvelles denrées à la longue liste de privations.

Une vraie mafia est en place pour mener l'opération destinée à rendre la vie insupportable aux classes sociales moyennes ou faibles ou appauvries.

Tous les prétextes sont bons pour justifier les hausses en cascade des prix. Mais tout le monde sait que les arguments avancés par les uns et les autres sont faux. Ces opérateurs économiques impliqués savent qu'ils tiennent les commandes après s'être bien installés dans les rouages de l'économie grâce aux soutiens politiques dont ils ont bénéficié au cours de la décennie en cours.

Pratiques malhonnêtes

Les appuis forts qu'ils ont leur permettent de faire la loi et d'imposer leur politique.

Des filières comme les filières avicole, laitière, des viandes ou, encore, celles des produits agricoles ou agro-alimentaires sont entre les mains de gens qui se sont transformés, au fil du temps, en groupes et en clans en vue d'user de pratiques économiques et commerciales malhonnêtes sans aucun respect des règles en vigueur.

C'est ainsi qu'on les voit sévir partout et imposer des pratiques malsaines dans tous les domaines. Aucun secteur ne leur échappe.

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Aujourd'hui, ils viennent de franchir un nouveau cap en proclamant des augmentations sans précédent sur des produits comme ceux des volailles et des œufs (c'est la énième fois qu'ils le font). Mais, cette fois, ils sont allés trop loin.

Le secteur laitier, lui aussi, se prépare à augmenter les prix de la manière qu'il jugera la plus profitable.

Ainsi, des produits d'une importance capitale ne seront plus à la portée du Tunisien. Ce dernier, acculé depuis des années à consommer les viandes blanches à défaut des viandes rouges (trop chères pour lui), sera privé d'une source essentielle de protéines.

Le pire reste à venir si l'on en croit les déclarations des gens appartenant à ces secteurs de la production. Les viandes rouges ne seront plus à la portée de toutes les bourses d'ici quelques mois. Comme les poissons (qui n'existent plus comme avant sur nos tables), elles disparaîtront petit à petit de nos assiettes. Leurs prix dépasseront, allègrement, les 40 dinars le kg. Dans peu de temps la viande ovine atteindra des records à l'occasion de l'Aïd el Kébir.

Un panier de fruits vide !

Il en sera de même de nombreux fruits emblématiques comme les melons, les pastèques ou, encore, les poires, les figues, les raisins...

Jamais on n'aurait imaginé qu'en Tunisie on achèterait les pastèques en tranches ! C'est une réalité depuis 2020. Et cela va continuer. Quant aux prix des poires et des figues, ils affichent des niveaux incroyables. On ne va quand même pas les acheter à l'unité ? C'est insensé ! On se demande où ces gens veulent mener le pays car rien ne peut justifier cette course folle vers une telle flambée des prix.

Quoi que l'on puisse nous raconter à propos de la chute de notre monnaie, de la hausse des intrants ou des coûts du transport ou des carburants, rien ne pourra nous convaincre. Avant tout, il y a une envie irrépressible de la part de ces spéculateurs sans scrupules de s'enrichir sur le dos du consommateur tunisien. Celui-ci est devenu une proie facile pour tous ceux qui cherchent à se remplir, facilement, les poches par tous les moyens possibles. La voie étant libre devant eux, il n'y a qu'à franchir le pas. C'est simple comme bonjour !

A la différence de toutes les années et les décennies passées, l'écrasante majorité des Tunisiens ne pourra plus garnir son panier de fruits avec les poires, les figues, les pommes, les raisins. Même les figues de Barbarie ne seraient plus à portée de bourse ! N'oublions pas des fruits comme les pêches, les melons ou les pastèques qui seront consommés de la façon la plus parcimonieuse.

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