Madagascar: Le magazine d'investigation "Trandraka" sort son nouveau numéro consacré à l'exploitation minière

A Madagascar, " Trandraka " qui veut dire fouiller en malgache, l'unique magazine d'investigation du pays, un biannuel, vient de sortir son 10ème numéro. L'occasion de le présenter très officiellement aux étudiants de l'Université catholique de Madagascar, afin de sensibiliser un public crucial, qui aujourd'hui s'informe plus sur les réseaux sociaux que nulle part ailleurs.

Pour ce nouveau numéro, le magazine a fait le choix de d'être 100% gratuit. Ovni dans l'espace médiatique malgache, tant pour son modèle éditorial que pour ses sujets traités - tous en lien avec la corruption-, le magazine a fait le choix cette fois-ci de se focaliser sur une seule thématique : l'exploitation des ressources minières.

Les saphirs d'Ilakaka, les exploitations de graphite à Toamasina, le pillage d'or à Betsiaka. Des sujets d'actualité, hautement sensibles, au vu de la corruption qui gangrène ce secteur.

Transparency International et le réseau d'investigation Malina qui pilotent la publication du magazine ont fait le choix de mettre à disposition tous les articles dans leur intégralité, en ligne et gratuitement.

" Nous essayons de divulguer un maximum d'informations pour que les décideurs, d'abord, puissent agir, nous explique Vatsy Rakotonarivo, qui en assure la communication. Mais aussi pour que la population puisse s'informer et participer à cette lutte contre la corruption. C'est vraiment le journalisme au service de la lutte contre la corruption. En organisant la présentation dans cette université, nous avons ciblé particulièrement étudiants. Les jeunes, c'est l'avenir du pays. "

%

Natah a découvert le magazine à la bibliothèque de l'université. Depuis, elle est une inconditionnelle. " Je ne pense pas que les Malgaches soient encore conscients de ce qu'il se passe, à quel point on est déjà très en danger par rapport à la corruption. La presse nationale n'informe pas suffisamment sur les thématiques dont on devrait plus se préoccuper. Comme la corruption, la transparence des dépenses du budget national. Parce que c'est plus facile d'être du côté du pouvoir que de le contredire. "

Haja, lui, se félicite de pouvoir avoir accès à un magazine de qualité. " C'est important que "Trandraka" existe. Parce que les informations données me semblent plus fiables que celles de la presse. Parce que c'est un magazine indépendant. Dans nos quotidiens, il y a des informations qui ne sont jamais abordées, dès que ça fait du tort à nos hauts responsables, notamment... "

Une indépendance, en effet. Car à l'inverse de la majorité des médias détenus par des personnalités politiques, celui-ci est financé par des bailleurs, qui se sont engagés, rappelle Vatsy Rakotonarivo, à ne jamais s'immiscer dans la ligne éditoriale du magazine. " Nous chez "Trandraka", nous avons cette liberté-là de dire à haute voix ce qu'il se passe. Nous n'avons pas ce muselage par rapport à ce que l'on publie. Et aussi on a la chance d'avoir les moyens financiers pour le faire. "

Ce nouveau numéro est à consulter directement sur le site www.malina.mg.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.