Afrique de l'Ouest: Diplomatie, bonne gouvernance, lutte contre la corruption - Les bons points du Niger

Une diplomatie plus active. C'est dans cette dynamique que s'inscrit le président de la République du Niger, Bazoum Mohamed. Son ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massouadi, a partagé cette vision avec des journalistes ouest-africains le mardi dernier.

A l'occasion, il a présenté les axes stratégiques du Niger en matière diplomatique. " Notre pays n'a pas beaucoup de marge de manœuvre, mais nous essayons de tirer notre épingle du jeu.

Nous défendons les intérêts de notre pays, de nos populations en tenant compte des intérêts des autres ", a-t-il expliqué. Cela, a-t-il poursuivi, avec beaucoup de pragmatisme. Pour lui, la priorité reste la sécurité du Niger, la paix dans le pays, mais aussi dans l'environnement immédiat. Le ministre nigérien des Affaires étrangères a rappelé que son pays partage les mêmes intérêts que ses voisins du Mali et du Burkina qui sont, malheureusement, en proie à quelques difficultés.

Au plan de la diplomatie économique, il a indiqué que le gouvernement travaille à faire venir les investisseurs dans son pays. Et pour cela, les autorités en place ont pour mission de faire en sorte que le pays soit visible.

Actualité oblige, il a donné la position de son pays sur le cas malien. " La position du Niger compte aussi bien dans la sous-région, en Afrique et dans le monde. Ce qui se passe au Mali, nous concerne. Nous sommes un Etat démocratique. Nous partageons le projet de la CEDEAO qui veut que la conquête du pouvoir s'exprime à travers les élections. Des chefs d'Etat ont opté pour la démocratie.

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La règle doit être un Etat démocratique. Nous condamnons ce qui se passe au Mali ", a-t-il insisté. Pour lui, la CEDEAO a été obligée de prendre des sanctions contre le Mali. Car, il faut éviter que les pays de la sous-région soient occupés par des forces irrégulières, des forces mercenaires.

Relativement à la situation sécuritaire qui prévaut au Niger, le ministre des Affaires étrangères soutient qu'elle est parfaitement maîtrisée. " Nous avons pu maintenir notre intégrité, nous avons consolidé notre alliance. Nous ne pouvons pas vaincre seuls " a fait savoir Hassoumi Massaoudou. Qui ajoute que la lutte contre les forces du mal ne doit pas être que militaire. " La lutte n'est pas que militaire, il y a une action politique. Il faut éviter de créer des milices techniques. Les services publics de l'Etat doivent accompagner l'action militaire ", a-t-il insisté. Car l'action militaire brute ne suffit pas.

Concernant la lutte contre la corruption, une autre préoccupation, le pouvoir de Niamey fait de la bonne gouvernance, une priorité. Ainsi en vue de contribuer à consolider la crédibilité et l'efficacité des institutions de l'Etat, le gouvernement a mis sur pied la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA). Son président, Me Mai Moussa Elhadji Bachir, magistrat de profession, a fait savoir que son institution a été créée en 2011 pour lutter contre la corruption. Il reconnaît qu'à une période, les unités d'enquêtes étaient insuffisantes pour lutter contre ce fléau.

La haute autorité a vu ses pouvoirs renforcés en 2016, avec les aspects prévention, observation des élections, investigations. Selon lui, plusieurs hautes personnalités sont poursuivies dont le ministre de la Communication. " Nous avons été saisis par dénonciation. Les enquêtes ont permis d'inculquer le ministre pour un détournement de l'ordre de trois milliards ", a-t-il révélé. Tout en ajoutant que les études ont démontré que les services publics sont les plus corrompus.

" Le taux de la corruption ne faiblit pas, il nous faut une réorientation ", a insisté le haut magistrat qui affirme agir en toute liberté, sans la pression du pouvoir de Niamey. " Le chef de l'Etat a dégagé sa position face au mal. Il a pris la disposition de lutter farouchement contre le fléau. La corruption est un problème global ", a ajouté le président de la Halcia. Pour lui, l'aspect répression est fondamental, car la sensibilisation semble ne pas porter ses fruits.

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