Burkina Faso: Contre la vie chère - Mesures sur le pain, le riz, l'huile et le sucre

Suite à un long dialogue et à de nombreuses concertations le gouvernement et les acteurs du commerce sont parvenus à des accords le jeudi 9 juin 2022. Baisse des droits de douane pour le riz, l'huile et le sucre ; baisse du poids du pain à 160 grammes et le maintien de son prix à 150 francs sont entre autres mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la vie chère.

Cette fois-ci, ce fut la bonne. Après moult tentatives et une longue concertation ce jour, le gouvernement a annoncé des mesures pour atténuer la vie chère. C'est donc devant une forêt de caméras et micros que le ministre porte-parole du gouvernement a égrené ces mesures. "Le patriotisme et la solidarité nationale se sont exprimés autour de cette table et cela donne les mesures suivantes pour permettre la baisse des prix des produits de grande consommation", s'est réjoui le ministre Lionel Bilgo. Il faut entendre ici par produits de grande consommation le sucre, le riz et l'huile.

Afin donc de parer au plus urgent, le gouvernement décide de maintenir une baisse de la valeur en douane induisant une baisse des droits de douane. "Cette baisse est de 2, 25 milliards de francs CFA pour le riz ; 3, 4 milliards pour le sucre et 9 milliards pour ce qui est de l'huile. L'impact global sur le budget de l'Etat est de 14,3 milliards. Cette baisse des droits de douane va permettre à l'ensemble des importateurs d'impacter sur le prix à l'interne. Ce qui va permettre une réduction du coût de ces denrées au niveau du consommateur", a expliqué le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, à la foule d'hommes des médias.

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En plus de la baisse des droits de douane pour le riz, l'huile et le sucre, il y a la suspension de l'obligation de fourniture du certificat d'assurance de transport de marchandises avant l'émission de la Déclaration préalable à l'importation communément appelée la DPI.

Outre ces mesures suscitées, il y a le contrôle des lieux de stockage des céréales afin d'inciter ceux qui entreposent ces céréales à les mettre à la disposition des populations pour ne pas créer une inflation mécanique du fait de la retenue de ces céréales.

L'on se souviendra qu'au cœur de ces nombreuses tractations entre le gouvernement et le secteur privé, il y avait la question du prix du pain. Sur ce sujet, si le gouvernement a pu maintenir le prix de la baguette à 150 francs CFA, on note par ailleurs une baisse du poids à 160 grammes.

Au profit également des faîtières des boulangeries, il y a eu des mesures d'accompagnement du gouvernement. Il s'agit, entre autres, de la prise en charge directe des factures d'eau et d'électricité pour un montant maximum de 150 000 francs CFA par mois et par boulangerie connue qui a une fiscale sur une période de trois mois ; la mise en place d'une ligne de crédit de 5 milliards ; un programme de renforcement des capacités de gestion au profit des boulangeries.

Cette batterie édictée pour faire face à la vie chère entre en vigueur immédiatement même si le ministre du Commerce, Abdoulaye Tall, prévient qu'on pourra avoir un léger décalage sur le prix du fait des anciens stocks. En dépit, de cela il affirme que le consommateur pourra constater sur les étals et les rayons les efforts consentis par le gouvernement.

Ces annonces du gouvernement qui sont l'aboutissement d'un long dialogue et de plusieurs rencontres ont réuni autour de la même table la ligue des consommateurs, les acteurs du commerce et les faîtières des boulangeries. Pour ce qui nous concerne, selon les dires du vice-président de la Chambre de Commerce, Mahamadi Sanoh, un effort va être fait pour sensibiliser les uns et les autres pour respecter cet engagement qui a été pris devant les autorités de notre pays. "Tout le monde sait que la situation est un peu difficile pour tous et on ne doit pas profiter pour s'enrichir", a-t-il ajouté.

Quant aux défenseurs des consommateurs burkinabè, ils sont satisfaits des efforts qui ont été consentis par le gouvernement pour lutter contre la vie chère. La Ligue des consommateurs espère que ces mesures pourront véritablement profiter au consommateur. "Nous osons espérer que cela va se répercuter au niveau des détaillants pour que le consommateur puisse en profiter. Il ne s'agira pas d'accorder des faveurs à des importateurs pour que le consommateur final n'en profite pas. Les détaillants doivent emboucher la même trompette pour observer un minimum de solidarité, de sacrifice surtout en cette période d'inflation jamais égalée", a souhaité Dasmané Traoré président de la Ligue des consommateurs.

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