Tunisie: Interrogations légitimes

13 Juin 2022

Le ministère de l'Education a beau mettre à exécution les stratégies les plus intelligentes et les plus courageuses en vue d'éradiquer le phénomène de la triche lors de l'examen du baccalauréat 2022, le ministre Fethi Selaouti a beau multiplier les appels aux candidats, en les exhortant à tourner le dos à ces pratiques qui menacent l'institution éducative dans l'essence même de la mission qui lui est confiée, les autorités administratives et sécuritaires ont beau se mobiliser dans le but de réaliser l'élogieux record de zéro fraude, les résultats n'ont malheureusement pas suivi et les tricheurs, soutenus par plusieurs réseaux, ont fini par triompher et faire tomber la stratégie nationale anti-triche dès le premier jour du démarrage des épreuves. Pour être plus clair et fidèle à ce qui s'est passé réellement, les candidats associés et payeurs de l'opération triche étaient à l'œuvre dès le premier quart d'heure du commencement des épreuves.

Comment faut-il réagir à la faillite de cette stratégie que le ministère de tutelle, secondé et soutenu à fond par plusieurs autres intervenants, en particulier les autorités sécuritaires et les associations de la société civile spécialisées dans le suivi de l'institution éducative, a présentée aux Tunisiens comme infaillible et sans précédent et aussi capable de résister à tous les stratagèmes utilisés par les professionnels de la triche ?

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On se pose la question sans prétendre disposer de la réponse qui pourrait assouvir le désarroi des parents, éducateurs et candidats qui ont le sentiment d'être trahis par cette foule de tricheurs sans foi ni loi et se considérant comme les bénéficiaires permanents d'une impunité face à laquelle ne peuvent rien ni la loi, ni la morale ni même les menaces les plus intransigeantes des autorités publiques chargées de redonner à nos examens nationaux l'aura et le prestige dont ils bénéficiaient auparavant auprès de l'opinion publique nationale et aussi auprès des instances internationales spécialisées.

A qui incombe la faute de constater que nos jeunes ou une certaine frange de notre jeunesse se sont trouvés entraînés dans les réseaux de la triche en payant cher les services qu'ils leur offrent ?

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