Tunisie: Le grain de sable qui enraye la machine

12 Juin 2022

Sous prétexte d'avoir un statut particulier, certaines parties, de différentes tendances, se croient au-dessus de la loi. Dans sa quête de la vérité, le Tunisien doit avoir quelque part raison de faire confiance aux chroniqueurs de la télévision et de la radio, mais en même temps il a tort de cautionner le discours et la méthode de la plupart d'entre eux.

Plus encore, les responsables des médias ont raison de défendre leurs " collègues ". D'ailleurs, on voit d'un mauvais œil ceux qui procèdent autrement. Mais parfois, un grain de sable peut gripper toute la machine et on en vient aujourd'hui à constater que le paysage médiatique se porte mal, que ses principaux instigateurs sont pris dans l'engrenage, et qu'il est tout aussi urgent d'apporter la régulation nécessaire.

Il est temps de déclencher une véritable réflexion sur le paysage médiatique et de se pencher sur les véritables problèmes qui entravent sa marche pour que les réformes ne montent pas plus haut que le fusible. Et pour que les tribunes médiatiques ne servent pas à l'instrumentalisation politique, de quelque partie que ce soit.

Les médias alternatifs et chaotiques à travers lesquels les droits, les libertés et la vie privée des citoyennes sont bafoués confirment l'idée que les mauvais médias produisent les mauvais plateaux, les mauvaises émissions et par conséquent les mauvaises opinions. Certains médias, leurs hommes et leurs agendas, dominent un paysage qui s'est trop relâché ces derniers temps.

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Pour avoir subi sans relâche les mauvaises manières, pour avoir à composer avec des intrus, à peine si on connaît leurs noms -- car ils sont partout -- pour avoir cautionné la banalité, la renonciation à l'éthique, le non-respect de la vie privée des personnes et leurs données personnelles, l'environnement dans lequel évoluent les médias souffre d'un changement artificiel. Il se heurte à un déficit de crédibilité jamais connu auparavant.

Nous sommes conscients du fait que le travail des médias est aussi fait d'erreurs et de maladresses, parfois inévitables, mais il y a des défaillances qui ne peuvent constituer une excuse aux dérapages. Et il n'est plus difficile de comprendre que cela met à nu l'incapacité de se relancer.

On n'est plus censé l'ignorer : à travers les commentaires, les appréhensions et les interprétations de tous bords se profilent des campagnes de dénigrement et de règlement de comptes destinées à remettre en cause une personnalité, une politique, un programme, une stratégie. Mais plus grave encore, au moment où les rumeurs continuent encore et toujours d'alimenter les débats, ce sont de plus en plus les libertés et la vie privée des Tunisiens et des Tunisiennes qui sont visées.

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