Madagascar: Bélonéphobie regrettable

" Donner son sang, c'est sauver des vies ". Ce slogan quasi-universel, on l'entend constamment, et davantage encore lors de la célébration de la journée mondiale du donneur de sang, le 14 juin.

Peut-être a-t-il fini par être banalisé... Mais à ce peu d'intérêt pour le don de sang, il y a une raison parmi tant d'autres, inattendue mais bien réelle.

Bélonéphobie regrettable

Car malheureusement, le don de sang bénévole n'intéresse toujours pas la majorité des Malgaches, si l'on se réfère au nombre toujours faible des donneurs de sang bénévoles et réguliers. Les poches de sang et les autres produits sanguins seraient restés en constante insuffisance si l'on ne tenait compte que des dons issus de donneurs bénévoles.

Et encore. Il faut avoir vécu de l'intérieur la détresse, l'urgence, et parfois le drame, liés à l'histoire d'un proche, pour prendre la mesure du caractère inestimable du don de sang. Un être cher, victime d'un accident et qui s'est vidé de son sang ; une maman souffrant d'hémorragie lors de l'accouchement ; un membre de la famille qui souffre d'hémophilie ; un ami malade du cancer qui nécessite des transfusions sanguines, ou encore un proche qui doit subir une opération chirurgicale d'urgence. Ce sont autant de situations qui, à Madagascar, confrontent les familles et les proches à des situations parfois difficiles à vivre.

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Certes, il reste possible d'avoir accès à des poches de sang quand le besoin se présente, à condition de se conformer aux mesures de " remplacement ", il n'en demeure pas moins que l'accès aux produits sanguins est souvent source de tracas pour les familles. Car les centres de transfusion sanguine sont contraints de mettre en place ces mesures pour pouvoir alimenter la banque de sang : demander aux familles des malades ayant besoin de produits sanguins, de remplacer les poches de sang utilisées par des dons de sang effectués par les proches.

Ce système permet d'assurer la disponibilité des produits sanguins pour d'autres malades. Et quand on pose la question au hasard pourquoi le don de sang n'intéresse pas, la réponse pourrait paraître absurde mais bien réelle : la peur de l'aiguille ! Mais soyons sérieux, la bélonéphobie seule n'expliquerait sûrement pas cette pénurie de donneurs bénévoles et réguliers. Là est tout le problème. En trouver la solution est une autre paire de manches. Un travail de longue haleine.

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