Ils avaient prévu de dire non, stop, aux actes de torture et de brutalité perpétrés par les forces de l'ordre. Les membres de Linion Pep Morisien, dont Bruneau Laurette et Dev Sunnasy, voulaient prendre d'assaut les rues de la capitale pour une manifestation pacifique. Mais la police n'a pas accédé à leur requête.

Cela fait maintenant plus de trois semaines que des vidéos choquantes de tortures, incriminant des officiers de la Criminal Investigation Division de Terre-Rouge, notamment, circulent sur les réseaux sociaux. Des témoignages de victimes affluent, alors que certains policiers impliqués ont été interpellés ou transférés. Pour que tous ces dossiers ne soient pas relégués aux oubliettes, pour dénoncer ces agissements inhumains, Linion Pep Morisien souhaitait ainsi manifester pacifiquement dans les rues de Port-Louis.

Cependant, "la police a refusé notre demande car le Parlement siégera pendant les prochains jours en raison des débats budgétaires. Avant cela, nous avions fait une autre demande pour une manifestation qui aurait d'ailleurs dû avoir lieu en même temps que la diaspora, dimanche dernier", confie Bruneau Laurette. Tout en avouant que la requête avait été soumise quelque peu tardivement.

En attendant, dimanche, une trentaine de Mauriciens de la diaspora se sont effectivement massés devant le siège des Nations unies (ONU), à Genève, pour montrer leur colère face aux brutalités policières. L'organisateur, Mario Pointu, établi en Suisse, devait déplorer que ce soient des policiers qui enquêtent sur d'autres policiers. D'ajouter qu'il a déjà remis trois lettres au secrétariat de l'ONU et qu'il compte alerter d'autres organisations qui luttent en faveur des droits humains.

Après ce refus, Linion Pep Morisien, lui, se réunit aujourd'hui pour trouver une alternative ou proposer une autre date quant aux protestations contre les tortures policières.