Ethiopie: Une opération coup de poing de deux mouvements rebelles dans l'ouest du pays

Forces spéciales et milices de l'armée éthiopienne combattant dans la région Afar.

Le Front de libération de Gambella et l'Armée de libération oromo ont lancé, dans la nuit de lundi à mardi, une attaque conjointe de la capitale de la région de Gambella, à la frontière avec le Soudan du Sud, ainsi que dans deux localités de la région voisine de l'Oromia. Et ce alors que le gouvernement fédéral a lancé un dialogue national boycotté par une bonne partie de l'opposition et évoqué de possibles négociations avec la rébellion du Tigré.

Des tirs d'armes légères ont commencé à claquer dans la nuit dans Gambella City, ainsi dans les localités oromos de Dembidolo et Gimbi. Des affrontements violents, selon des témoins, qui ont duré toute la matinée dans les trois villes, alors que les habitants étaient terrés chez eux. À la mi-journée, un porte-parole de la rébellion du Gambella a affirmé que ses forces contrôlaient "la moitié " de la capitale de l'État de Gambella, une information confirmée par le gouvernement régional dans un communiqué.

Puis dans l'après-midi, un responsable de l'Armée de libération oromo a affirmé à RFI que " tous les objectifs ayant été atteints ", ses forces s'étaient " retirées" jusqu'en périphérie des trois localités attaquées. Parmi ces objectifs, ce responsable a cité une prison, de laquelle 400 prisonniers auraient été libérés, mais aussi des positions militaires, ainsi que des dépôts d'armes et d'argent. Le gouvernement régional de Gambella a pour sa part affirmé que la situation était " revenue à la normale ".

De prochaines négociations de paix?

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C'est la première attaque d'ampleur des deux rebellions depuis qu'elles se sont jointes en novembre dernier au sein d'un front uni, avec le Front de libération du peuple du Tigré et plusieurs groupes armés de différentes régions, notamment somalie et afar.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a, pour la première fois depuis la " trêve humanitaire " décrétée fin mars, évoqué la possibilité de négociations de paix avec les rebelles du Tigré. Au cours d'une séance de questions-réponses devant le Parlement mardi matin, il a même révélé qu'un " comité" dirigé par le vice-Premier ministre Demeke Mekonen avait été mis en place autour de cette question. Ce comité dispose de dix à quinze jours pour lui faire des propositions, a-t-il précisé, ajoutant : " Il y a beaucoup de travail à faire " avant de passer à des pourparlers réels.

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