Congo-Kinshasa: Liberté provisoire pour tous

Risque-t-on des développements déroutants à la reprise du procès dit des "100 jours" ? Est-elle justifiée la crainte de l'opinion qui constate, médusée, la libération provisoire accordée à V. Kamerhe et compagnie, accusés du détournement de quelque 50 millions de dollars, blanchiment et corruption ? Le peuple est-il dans la confusion par ignorance des arcanes judiciaires ? Est-ce alors la justice qui se dédit selon que les justiciables sont défendus par des avocats retors ? Faut-il indexer les politiciens accusés, à tort ou à raison, de manipuler la justice ?

Ces questionnements n'offensent personne. Ils sont présentés ici tels qu'ils sont formulés par tout Congolais ayant été sollicité, à l'époque, par la médiatisation d'un procès mettant en cause le directeur de cabinet du chef de l'État.

Troublée, l'opinion pense qu'après la justice spectacle, conclue par un verdict exemplaire, serait venu le temps des libérations provisoires, étape cruciale vers l'acquittement pur et simple. Alors, anticipe-t-on, la justice se sera trompée de cibles en frappant des innocents. Nonobstant cette prouesse, elle ne sera jamais disposée à forcer la restitution des millions décaissés du trésor public en bonne et due forme.

Quoi qu'il en soit, le préjudice causé à l'exécution du Programme des "100 jours" est un fait irréfutable, historique. Un verdict "troublant" ne ferait pas oublier la responsabilité des acteurs politiques et judiciaires dans le fiasco d'un procès voulu exemplaire. Alors, les Congolais se souviendront de Charles C. Colton (1780-1832) : "La loi et l'équité sont deux choses que Dieu a unies, mais que l'homme a séparées".

À ce stade, il est hors de question d'imaginer le discrédit de la justice. À notre corps défendant, croisons les doigts. Que la Cour d'appel, dans sa nouvelle composition, préserve les Congolais d'une forfaiture. Car, dit-on, la justice élève les nations.

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