Guinée: Non respect des obligations légales et environnementales par des sociétés minières à Kouankan - une délégation de la communauté reçue par les autorités à Conakry

Accompagnée par des responsables de la coalition Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) Guinée, une délégation la commune rurale de Kouankan dans la préfecture de Macenta porteuse d'un plaidoyer a rencontré ce mercredi 15 juin 2022, les responsables du centre de promotion et du développement minier(CPDM), le secrétaire général du ministère des Mines et des responsables du ministère de l'environnement.

Partout, les échanges étaient axés sur le Non respect des obligations légales et environnementales par des sociétés minières dans cette localité de la Guinée forestière.

Interrogé, Mamady 1 Camara, maire de la commune rurale de Kouankan et chef de la délégation a donné l'objectif de leur venue à Conakry.

" Nous sommes porteurs d'un message de plaidoyer de notre communauté. Je suis avec deux membres du comité de suivi des obligations légales au niveau des sociétés minières. Nous sommes victimes de la société Savané-Camara Mining Compagny (SavCamCo) qui a existé dans notre commune de 2010 à 2017. Cette société nous a laissé un mauvais souvenir. Elle n'a pas respecté le contenu local. Après avoir impacté notre localité, elle devait réparer(reboiser, retourner la terre) pour que ça soit profitable à nos cultivateurs parce que près de 80% de notre population sont agriculteurs. La société des trous béants dans lesquels des animaux domestiques et sauvages tombent et meurent régulièrement. Mais, comme la communauté n'a pas été rétablie dans ses droits, les différents textes réglementaires liés à cela ont été violés, nous avons décidé avec l'appui de PCQVP de venir de façon civilisée rencontrer les autorités du ministère des Mines et celui de l'environnement pour leur poser le problème. Nous espérons que notre préoccupation sera prise en compte" , a-t-il expliqué.

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De son côté, Docteur Alpha Abdoulaye Diallo président de PCQVP Guinée a dit que sa coalition a mené un suivi citoyen dans la commune de Kouankan où elle a suivi les obligations légales et environnementales de la société SavCamCo.

Selon lui, dans son intervention, cette société a dégradé fortement l'environnement par des activités de recherche, de fouilles dans cinq villages. Poursuivant, il a plaidé pour l'application des textes du code minier notamment l'article 144 mais aussi le code de l'environnement.

" Aujourd'hui, la problématique de l'environnement se passe de commentaire. L'exploitation minière agresse notre environnement mais il est prévu des dispositions dans le code minier, dans le code de l'environnement par rapport à la préservation et à la réhabilitation. Il est extrêmement important aujourd'hui que les autorités puissant veiller à ce que ces dispositions soient respectées au niveau des obligations légales environnementales des sociétés minières. La population de Kouankan est à vocation agro-pastorale. Quend des sociétés minières viennent laisser des trous béants où on ne peut pas pratiquer l'agriculture et l'élevage, il est extrêmement important et urgent que l'État se penche sur le sort de cette communauté. Nous, ce que nous faisons, c'est de l'accompagnement dans le cadre du suivi citoyen pour que les communautés, de manière civilisée obtiennent leurs droits sans violence pour que toutes les parties puissent tirer leur intérêt. Les sociétés minières sont tenus obliger de respecter nos lois en matière du respect de l'environnement. C'est aussi dans leur intérêt dans le cadre de la cohabitation pacifique. Nous accompagnons la communauté de Kouankan pour attirer l'attention des autorités au plus haut niveau par rapport au respect des obligations légales environnementales" , a-t-il indiqué.

Prenant la parole, Raphaël Gnambalamou, Directeur Général Adjoint du CPDM promet de faire le compte rendu à sa hiérarchie.

" Ils nous ont apporté une exploitation sauvage par certaines sociétés minières mais aussi la non réhabilitation des sites. On a pris bonne note. Le problème sera remonté à la hiérarchie pour que des dispositions soient prises afin de trouver solution à ce problème. La Coalition PCQVP était passée ici l'année dernière pour attirer l'attention des autorités ", a-t-il fait savoir.

Pour sa part, Cécé Jérôme Kpoghomou, directeur général adjoint (DGA) de l'agence guinéenne d'évaluation environnementale (AGEE) affirme que si les textes réglementaires avaient été respectés, il n'y avait aucune raison que les populations de Kouankan subissent cette injustice. " Il faut que des dispositions soient prises pour que cette communauté soit rétablie dans ses droits. Nous demandons à ce qu'on nous remonte toute la documentation liée à ce problème que nous allons soumettre à Madame la ministre de l'environnement et du développement durable" , a-t-il fait savoir.

Au micro de Aminata.com, Cyril Aboly, conseiller juridique du ministère de l'environnement et du développement durable indique que la mission de son département est de concilier la protection de l'environnement et le développement qui va se faire dans le respect strict de la réglementation en vigueur.

" Aujourd'hui, c'est une dynamique qui est lancée, en tant que ministère de l'environnement, nous avons le devoir de protéger les communautés. C'est une mission régalienne de notre département. Nous sommes là pour protéger les entreprises mais cette protection va se faire dans le respect strict des droits des communautés. C'est inadmissible qu'une entreprise ou un projet de développement s'installe en République de Guinée sans respecter la règlementation environnementale. Nous allons prendre toutes dispositions pour mettre fin à ces genres de problème" , a-t-il promis.

Selon les enquêtes menées sur le terrain par PCQVP avec les communautés, il y a beaucoup de sociétés réfractaires qui mènent des activités en dégradant l'environnement mais qui ne restaurent pas les sites dévastés en état. Elles laissent des terrains non praticables pour l'agriculture et l'élevage.

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