La crainte d'une catastrophe alimentaire mondiale provoque partout d'intenses discussions sur les moyens d'éviter famines et crises sociales.
Ici même, le ministre des Finances propose un éventail de mesures censées assurer notre sécurité alimentaire. Je crains fort qu'elles se révéleront inadéquates. Pour deux raisons.
La première tient à la définition même de sécurité alimentaire. Cette sécurité est assurée lorsque les aliments de base qui constituent le régime traditionnel d'une population sont facilement accessibles et pas chers.
Selon les régions, les aliments de base les plus fréquents sont le blé, le riz, la pomme de terre, le maïs. Le plus souvent, ce sont des aliments produits sur place. C'est ainsi qu'en Afrique on trouve également le manioc, le taro, la patate douce, le fruit à pain, la banane plantain. Des aliments présents chez nous aussi.
Mais les aliments de base des Mauriciens sont le riz et la farine de blé. Ni le riz ni le blé ne sont cultivables ici et risquent de devenir inaccessibles malgré des subsides ruineux. C'est la conséquence de la guerre russo-ukrainienne et du changement climatique qui affecte les productions en Chine et en Inde.
Le débat clé que nous devons mener mais qui est absent, c'est un nécessaire changement de régime alimentaire. Anerood Jugnauth l'avait prescrit, à juste raison : il faudra revenir à patate, manioc.