Afrique: Africa CEO Forum - Macky Sall, Mohamed Bazoum, Tiémoko Meyliet Koné exposent leurs solutions pour lutter contre la cherté de la vie, la crise climatique et le terrorisme

Africa CEO Forum

Quelles solutions pour contrer la cherté de la vie, la crise climatique et le terrorisme en Afrique ? Les présidents Macky Sall (Sénégal), Mohamed Bazoum (Niger) et le vice-président de la République de Côte d'Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné, ont exposé hier les recettes de leurs gouvernements visant à freiner ces fléaux au cœur des préoccupations sur le continent. C'était au cours du panel présidentiel organisé dans le cadre de l'Africa CEO forum.

"Le gouvernement ivoirien a bloqué un certain nombre de prix et fait des dépenses budgétaires qui étaient prioritaires parce qu'il s'agit de la vie des populations. C'est un impératif qui a été respecté à la fois par ceux qui vendent mais aussi par ceux qui surveillent et qui contrôlent. Je crois que pour l'instant cela donne de bons résultats. Il est évident que pour la Côte d'Ivoire, la production vivrière est importante même si nous n'avons pas encore atteint l'autosuffisance alimentaire.

Le problème est que cette production connaisse une saisonnalité qui fait que la disponibilité à tout moment n'est pas garantie ", a souligné le vice-président de la Côte d'Ivoire concernant la vie chère. Avant de préciser que la solution mise en œuvre actuellement par le gouvernement ivoirien est de faire de telle sorte qu'il ait une maitrise plus grande de la production et que la saisonnalité soit plus ou moins arrêtée. Cela passe, selon lui, par la maitrise d'un certain nombre de facteurs de la production en vue de la constance de cette production dans le temps.

"La solution définitive est de mener des politiques qui permettent d'avoir une visibilité plus grande sur les populations dans les différentes régions. Je crois que c'est un programme qui est en cours en Côte d'Ivoire et nous espérons qu'il va donner des résultats probants ", a-t-il dit, tout en indiquant que la Côte d'Ivoire va maintenir sa production cacaoyère qui constitue pour le pays une source de revenus lui permettant de faire des investissements et d'alimenter son budget. Comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Niger multiplient les actions en vue de contrer avec efficacité le phénomène mondial de la vie chère.

%

La crise climatique et les espoirs de l'Afrique

Face à la crise climatique qui frappe de plein fouet l'Afrique, les dirigeants n'entendent pas rester les bras croisés. Ainsi, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Niger dans la sous-région ouest africaine caressent le rêve de restaurer des milliards d'hectares de terres dégradées dans les années à venir. C'est dans ce sens qu'Abidjan a accueilli en mai dernier la COP 15 qui a regroupé 196 pays et qui a été sanctionnée par 38 engagements pris dans le cadre de la lutte contre la désertification et pour la reforestation.

"Il y a des points qui attestent que les résultats de la COP 15 ont été bons. Il y a d'abord l'accès de la femme au patrimoine foncier et ensuite la création des emplois sains pour la jeunesse. Ce sont des éléments qui jusque-là n'avaient pas été pris en compte en tant que tel mais qui maintenant vont faire l'objet de préoccupation au niveau des pays. Je suis sûr ça apportera son lot de gains ", a affirmé le vice-président Tiémoko Meyliet Koné.

Pour sa part, le président du Sénégal, Macky Sall, a exprimé les espoirs de l'Afrique à la COP 27 qui se teindra en fin d'année en Egypte après la COP 26 où l'on a estimé que la voix de l'Afrique n'a pas été assez entendue. Selon lui, la COP 27 qui se teint en Afrique est un rendez-vous important pour le continent. Surtout après des débats à la COP 26 avec des pays partenaires où les uns et les autres n'ont pas pu accorder les violons sur un certain nombre de sujets. "Ce débat a porté sur la transition énergétique.

L'Afrique est le continent qui pollue le moins avec moins de 4% d'émission d'effet de serre. Malgré cela l'Afrique s'est engagé dans la lutte le réchauffement climatique. Nous nous battons dans chacun de nos pays pour des énergies renouvelables. Un pays comme le Sénégal est à 31% de son productif en énergie qui vient des énergies renouvelables ", a-t-il souligné pour mettre en exergue les efforts des pays africains dans cette bataille contre le réchauffement climatique. Cependant, a-t-il continué, l'Afrique a besoin d'électricité, d'énergie pour son développement.

A l'en croire, plus de six-cent millions d'Africains n'ont pas encore accès à l'électricité. "Il faut leur donner cet accès. Il est donc incompréhensible qu'on dise à l'Afrique "nous allons vers une transition où toutes les énergies fossiles vont être condamnées". Ce serait vraiment un arrêt de mort à nos efforts de développement ", a-t-il estimé. Pour lui, il faut permettre à l'Afrique d'exploiter ses ressources naturelles sur un temps.

Et, il espère en Egypte qu'un accord équilibré sera conclu, c'est-à-dire une justice climatique qui tienne compte de la réalité africaine, qui tienne compte du fait que l'accès universelle à l'électricité est un droit pour les Africains également et qui tienne compte de la nécessité pour l'Afrique de développer son industrie, de créer des emplois et de la valeur ajoutée. " C'est ce que nous demandons et on peut s'accorder sur ça. C'est cela mon espoir et j'espère que nous arriverons à convaincre tous nos partenaires ", a-t-il dit.

En tous cas, le président du Niger, Mohamed Bazoum, est sceptique quant au respect des engagements de la communauté internationale vis-à-vis de l'Afrique pour lui permettre de face aux défis climatiques. Pour lui, depuis La COP 21 à Paris où l'engagement de mobilisation de 100 milliards de dollars par un au profit des pays sous-développés a été pris jusqu'à la COP 26 rien n'a changé et aucun engagement n'a été respecté. "Moi je pense que nous n'avons pas un bon rapport de force entre ceux qui conçoivent ses mesures et les pays comme les nôtres. Nous, nous allons continuer à nous battre. Nous avons des ressources fossiles qui doivent être exploitées. Nous sommes punis et ce n'est pas bien. Le monde international est un monde fait d'injustice ", a-t-il jugé sous les applaudissements du public.

Des armées nationales formées et entrainées pour une réponse globale au terrorisme

Beaucoup de pays en Afrique sont en proie à l'insécurité et aux attaques terroristes. Que faire ? Les présidents du Sénégal, du Niger et le vice-président de la Côte d'Ivoire ont, à l'unisson préconisé la solution globale. En effet, selon eux, c'est une approche globale où les pays mutualisent les efforts qu'une réponse efficace pourra être apportée à l'épineux problème du terrorisme en Afrique. "La première des choses à faire au niveau des pays, c'est la gouvernance.

La première des institutions qu'il faut renforcer c'est l'institution militaire. Mais, ce n'est pas suffisant. Il faut aussi promouvoir la gouvernance qui conditions d'une belle harmonie au sein de la société et qui rend par conséquent les institutions solides et qui les stabilise. C'est ça le secret du Niger. Et, c'est ça qui fait la singularité de la situation au Niger aujourd'hui ", a -t-il le président, Mahomed Bazoum.

Pour le président sénégalais, Macky Sall, par ailleurs président de l'Union africaine, il faut des armées nationales formées et entrainées pour que la sécurité sous régionale soit assurée. Il a relevé que la CEDEAO fait de gros efforts même si cela n'est pas perceptible pour la stabilisation de la sous-région à travers des contingents envoyés dans des pays tels que la Gambie, la Guinée-Bissau. "Nous avons avec l'Union africaine l'architecture de paix et de sécurité avec la force africaine en attente qui est pré-positionnée dans les régions économiques.

La question de fond c'est la question du financement. Ce n'est pas normal que très peu de pays accompagnent l'Afrique dans cette lutte. Il faut que le financement de la lutte contre le terrorisme revienne d'abord à la communauté internationale et en premier chef au conseil de sécurité des Nations unies dont le rôle est d'assurer la paix et stabilité dans le monde ", a-t-il dit.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.