Ile Maurice: Budget 2022-23 | Consommation et importation - Finies les subventions, enter STC et ciblage

La situation se corse pour les consommateurs. La Banque mondiale prévient de la tendance haussière du prix des produits alimentaires, des carburants et des engrais, sans compter l'approvisionnement perturbé.

À Maurice, les subsides sur sept produits alimentaires prennent fin. La State Trading Corporation se chargera de l'importation à un meilleur prix de certains produits de base destinés aux familles vulnérables...

L'instabilité de la sécurité alimentaire devient de plus en plus préoccupante. En effet, le prix d'importation et de revente des produits alimentaires continue d'augmenter. Résultat, l'indice des prix des produits agricoles de la Banque mondiale au 1er juin reste toujours 40 % plus élevé qu'en janvier 2021 ; les prix du maïs et du blé sont de 42% et 60% supérieurs à ceux de janvier 2021.

À Maurice, l'inflation affiche un taux de 10,7 % en glissement annuel en mai alors que le dollar se vend à Rs 45,35 (au taux de change de la State Bank of Mauritius), malgré les efforts de la banque centrale pour contenir la dépréciation de la roupie. Dans ce contexte très difficile, les décisions prises devraient être ciblées et efficaces pour les ménages vulnérables.

On se souviendra que le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, a affirmé cette semaine que les subsides sur les sept denrées de base, soit 234 marques de fromage, huile, grains secs, lait en poudre, margarine, tomate et poisson en boîte, ne seront pas maintenus pour l'année financière 2022-23, car ils représenteraient un coût de Rs 4,8 milliards pour l'État. En effet, le maintien des subventions ne serait pas une solution soutenable surtout que la crise actuelle ne date pas d'hier et ne semble pas ralentir, appelant à des mesures à long terme en parallèle pour soutenir le pouvoir d'achat des Mauriciens

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Pour commencer, d'aucuns peuvent questionner la pertinence du maintien de la subvention de Rs 4,2 milliards annuellement comme annoncées dans le budget 2022-23, pour garder inchangés les prix de certains produits, dont le gaz ménager, la farine et le riz, etc. à grande échelle, au lieu d'une approche ciblée pour la classe moyenne et ceux au bas de l'échelle. C'est là qu'intervient la nouvelle approche avec la fin des subventions sur ces sept produits de base subventionnés en 2021.

Il en ressort que la STC sera chargée de l'importation de certains produits de base et une subvention de Rs 500 millions sera appliquée pour maintenir les prix au plus bas. Toutefois, seules les familles les plus vulnérables y auront accès, l'approche étant de cibler les ménages en difficulté. Pour l'importation, le ministère du Commerce reverra son système de mark-up, le pourcentage de profit des importateurs, qui sera à nouveau régulé. Or, face à l'augmentation énorme des coûts et la non-disponibilité de certains produits, les importateurs subissent déjà de fortes pressions et il faudrait éviter de créer une situation où la STC s'impose en compétiteur direct des importateurs.

La crise alimentaire, qui guette la plupart des pays, risque fort bien de ne pas nous épargner si des mesures fortes ne sont pas prises. Les mesures budgétaires pour la sécurité alimentaire sont favorablement accueillies, mais leur application sans tarder reste ce qui est le plus important.

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