En Éthiopie, une nouvelle vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre des exactions commises par les forces de sécurité après une attaque rebelle. Il s'agit cette fois d'au moins un assassinat en représailles à une opération conjointe, mardi 14 juin, de l'Armée de libération oromo et du Front de libération de Gambella, un État de l'ouest du pays, frontalier du Soudan du Sud et de l'Oromia.
Un homme, les mains liées dans le dos, est abattu par plusieurs soldats dans la rue et achevé à la kalachnikov une fois qu'il est à terre. Voilà ce que montre une courte vidéo diffusée jeudi sur Twitter, deux jours après l'attaque menée contre la capitale de l'État de Gambella.
Le site d'information éthiopien Addis Standard cite un proche de la victime, affirmant que onze exécutions similaires ont eu lieu dans la ville dans les jours suivants l'attaque de mardi. L'homme montré dans la vidéo serait un Oromo " qui a vécu dans la ville toute sa vie ", dit cette source, ajoutant qu'au cours de ratissages les forces de sécurité s'en sont prises à ceux qui parlent l'Afaan Oromo ou " portent les cheveux tressés ".
Le gouvernement fédéral n'a pas commenté la situation dans le Gambella mais, dans un communiqué, le gouvernement régional a rejeté ces accusations, disant qu'elles sont " loin de la vérité ".
Sollicité sur le sujet, le président de la Commission éthiopienne des droits de l'homme, Daniel Bekele, a quant à lui répondu que ses services " enquêtaient sur la situation générale". Le porte-parole de l'Armée de libération oromo Odaa Tarsii, pour sa part, a déclaré que " cela équivaut à un génocide ".