Algérie: Conflits - Le nombre de déplacés en constate augmentation depuis une décennie

Alger — Le nombre de personnes contraintes de fuir leurs foyers a augmenté chaque année au cours de la dernière décennie, et se situe aujourd'hui au niveau le plus élevé, selon le rapport annuel du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) publié à quelques jours de la célébration de la Journée internationale des réfugiés.

En mai dernier, plus de 100 millions de personnes, dans le monde, étaient considérées comme des "déracinées".

Comparativement à la fin de 2021, ce nombre s'élevait à 89,3 millions, avec une augmentation de 8% par rapport à l'année précédente et bien plus du double du chiffre d'il y a dix ans.

"Chaque année au cours de la dernière décennie, les chiffres n'ont cessé d'augmenter ", a indiqué le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, exhortant la communauté internationale, à se mobiliser "pour réagir face à ce drame humain", évoquant "l'apparition de nouvelles crises de réfugiés tout à fait alarmantes".

Selon la Banque mondiale, 23 pays, représentant une population totale de 850 millions d'habitants, ont été le théâtre de conflits d'intensité moyenne ou élevée. Parallèlement, les pénuries alimentaires, l'inflation et la crise climatique accentuent les difficultés des populations, ce qui met les acteurs humanitaires à rude épreuve, alors même que les prévisions de financement semblent peu encourageantes dans bon nombre de pays.

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Parmi les pays où ce nombre a particulièrement augmenté, on peut citer l'Ouganda, le Tchad et le Soudan. La plupart des réfugiés ont été accueillis par des pays voisins. Le nombre de demandeurs d'asile à travers le monde a quant à lui, atteint 4,6 millions, soit une hausse de 11%.

Par ailleurs, le nombre de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays en raison d'un conflit a augmenté pour la quinzième année consécutive, pour atteindre 53,2 millions en raison de la recrudescence des violences et des affrontements dans certaines régions, notamment en Birmanie, tandis que le conflit dans la région du Tigré en Ethiopie et dans d'autres régions a poussé des millions de personnes à fuir tout en restant dans leur propre pays. Les tensions au Sahel ont également entraîné de nouveaux déplacements internes, notamment au Burkina Faso et au Tchad.

Le déplacement de populations en raison, notamment des conflits armés pèse lourdement sur les économies des pays d'accueil dont l'un des exemples les plus illustres est celui du Liban, pays épuisé par une crise économique sans précédent et qui accueille près d'un million de réfugiés syriens.

Parallèlement, les moyens destinés à l'aide humanitaire s'amenuisent à cause du manque de fonds attribués habituellement par des pays donateurs. Le 15 juin courant, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé que près du tiers des Sud-Soudanais, en situation d'insécurité alimentaire aiguë, seront privés d'assistance suite à une grave pénurie de fonds.

Des voix se sont élevées, un peu partout dans le monde, pour exiger davantage de soutien aux réfugiés. Parmi elles, celle du président du Croissant-Rouge Sahraoui, Yahia Bouhbini qui a dénoncé, début juin, le refus du Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) des Nations Unies d'allouer des aides humanitaires pour répondre aux besoins minimaux des réfugiés sahraouis. Une décision prise en dépit de "la demande soumise" par le HCR et le Programme alimentaire mondial (PAM) en Algérie.

"L'agence onusienne a exclu le Sahara occidental de ces aides, au moment où elle a décidé d'allouer plus de 100 millions de dollars d'aides aux foyers de famine en Afrique et au Moyen-Orient", a-t-il déploré.

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