Afrique de l'Est: L'EAC veut stabiliser l'Est de la RDC

En République démocratique du Congo, de plus en plus de paroles hostiles au Rwanda sont proférées. Ces derniers jours, les tensions se sont encore accrues entre les deux pays, depuis que le président congolais a accusé les autorités de Kigali de vouloir "essayer d'occuper" son pays pour faire main basse sur ses richesses, en plus de soutenir les combattants armés du M23.

Vendredi, un soldat congolais a été tué dans des échanges de tirs à Goma, deux policiers rwandais et plusieurs civils congolais ont été blessés.

Mission de l'EAC et cessez-le-feu

C'est dans ce contexte que se tenait ce lundi [20.06.22] à Nairobi un sommet des dirigeants des sept pays de la Communauté d'Afrique de l'Est, qui veulent tenter de trouver un moyen de ramener la paix dans l'Est de la RDC.

le président kényan, Uhuru Kenyatta propose le déploiement d'une force régionale de l'EAC. Dans son communiqué, la présidence kenyane indique, suite à la rencontre de Nairobi : "Les chefs d'Etat ont indiqué que la force régionale devrait, en coopération avec l'armée et les forces administratives de RDC, chercher à stabiliser et assurer la paix en RDC (...) Les chefs d'Etat ont demandé qu'un cessez-le-feu immédiat soit appliqué et que la cessation des hostilités débute immédiatement".

Félix Tshisekedi devait rencontrer son homologue rwandais à Nairobi. L'image d'une poignée de main pourrait être un premier symbole à même d'apaiser les esprits, mais un chercheur que nous avons contacté fait part, par euphémisme, de son "optimisme prudent".

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La tâche sera rude, confirme Franck Citende, le secrétaire-exécutif du réseau des ONG de défense des droits de l'Homme en RDC. Ecoutez-le au micro de Sandrine Blanchard.

Une situation qui se dégrade

Le constat dressé avant le sommet de Nairobi par la présidence du Kenya est sombre: "Les habitants de l'est de la RDC "ont longtemps souffert et continuent de payer un prix très élevé en vies humaines et destructions de biens", peut-on lire dans un communiqué. Jonathan, habitant de Goma, témoigne : "Les autorités doivent prendre des mesures pour reprendre le contrôle de la situation qui est inquiétante. Ça doit cesser !"

En fin de semaine dernière, les autorités congolaises parlent d'"invasion" rwandaise d'une partie de la RDC.

Dans un tweet, le mouvement citoyen Lucha la compare même à celle de l'Ukraine par la Russie :

Félix Tshisekedi a accusé ouvertement le Rwanda d'essayer "d'occuper [son] pays, riche en or, coltan et cobalt, pour son propre profit". Le president congolais évoque une "guerre économique pour le contrôle des ressources, menée par des gangs terroristes du Rwanda".

Chercher des solutions ensmeble

Dans une interview à une télévision congolaise, le Prix Nobel de la paix Denis Mukwege a appelé ses concitoyens à ne protester que de manière pacifique.

A l'occasion de la première journée internationale contre les discours de haine, Bintou Keita, la cheffe de la Monusco, a fait part de ses préoccupations face à la montée des discours qui encouragent le racisme, la xénophobie et la violence en RDC. Bintou Keita a lancé sur les reseaux sociaux un "appel à renforcer la cohésion et le vivre ensemble".

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