Madagascar: La grogne des enseignants face au retard des primes de correction du CEPE

L'EPP de Nanisana, transformé en centre d'examen pour le CEPE (image d'illustration).

Plus d'un demi-million d'enfants ont passé mardi 21 juin l'examen national du CEPE, le Certificat d'études primaires élémentaires, qui conditionne le passage des écoliers en classe de collège. Il s'agit de l'examen qui enregistre le plus grand nombre de candidats sur la Grande Île. Pourtant, malgré son importance, chaque année le gouvernement impose à ses enseignants le même scénario, si bien que le retard du paiement des indemnités de corrections se compte désormais en années.

La sonnerie du collège d'Avaradoha retentit, laissant sortir une nuée d'écoliers, heureux de clôturer cette journée marathon, où ils ont enchainé sept épreuves. " Même si certaines questions étaient très inattendues, j'ai trouvé ça facile. Surtout les épreuves d'opérations, de problèmes, de malgache et d'histoire. C'est sûr qu'on va réussir l'examen... Si Jésus le veut !", raconte Finoana, 11 ans.

À ses côtés, Karel, 10 ans, montre moins d'enthousiasme. " J'ai appris mes leçons hier soir et ce matin, j'ai essayé de mettre de l'ordre dans mon cerveau. Mais j'ai eu la boule au ventre toute la journée. Maintenant, j'ai hâte que les résultats sortent !"

Les résultats, d'après le ministère de l'Enseignement supérieur, devraient être publiés d'ici à 10 jours. Les enseignants sont donc encouragés à rapidement corriger les copies. Un devoir auquel va s'astreindre cette professeure de français, pourtant agacée par les trois années de retard de paiement d'indemnités.

" Je n'ai pas encore touché mon salaire de correcteur de 36 000 Ariary (à peu près 8,50€) pour chacune des trois années. Le gouvernement néglige les enseignants. Ils nous prennent pour des imbéciles. Nous sommes fatigués de demander notre dû chaque année."

Ce père d'élève n'est pas inquiet. Il sait que malgré l'absence de paiement des indemnités, les enseignants ont toujours fait primer l'intérêt des petits candidats. Toutefois, il appelle au changement. "Notre gouvernement devrait faire des efforts parce que le pays repose sur eux. On doit valoriser l'enseignement à Mada. Depuis le primaire jusqu'à l'université. " Une fois encore, le ministère s'est engagé à payer les vacations, sans pour autant préciser de date.

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