Congo-Kinshasa: 100 jours - Kamerhe acquitté et après ?

Vital Kamerhe Lwa-Kanyiginyi N’kingi, président de l’UNC intervenant au cours de l’émission Parole aux auditeurs de Radio Okapi à Kinshasa, le 15/08/2018.

Le verdict en appel dans l'affaire mettant en cause l'ancien Directeur de cabinet du Chef de l'Etat, Vital Kamerhe et ses coaccusés dite " Affaire 100 jours ", est connu de tout le monde ! A l'UNC, les militants de cette formation politique croyaient pince-sans-rire, à l'acquittement de leur leader. Eh oui, étonnant que cela puisse avérer, ils ont eu raison d'y croire jusqu'au bout. Etant donné que Vital Kamerhe vient d'être acquitté pour manquement des preuves contre lui. La nouvelle est confirmée par son Avocat. Parallèlement, ses coaccusés, Sammih Jammal et Jeannot Muhima ont été aussi lavés dans cette affaire de détournement des fonds alloués aux travaux de construction des logements sociaux pour les militaires, dans le cadre du programme d'urgence de 100 jours du Chef de l'Etat Félix Tshisekedi. Kamerhe acquitté et après ? Telle est la question qui taraude l'esprit de plus d'un.

Après l'acquittement de l'ancien Dircab de "Fatshi", la logique ne voudrait-elle pas qu'il soit dédommagé pour son nom qui aurait été sali et toutes ces années perdues ? La logique ne voudrait-elle pas renseigner aux millions des congolais, où sont finalement partis les millions de dollars alloués aux travaux ? Autant des questions se posent. D'après l'un des avocats de Sammih Jammal contacté par les confrères de l'Opinion.cd, le premier motif de cet acquittement, c'est l'absence d'éléments constitutifs de l'infraction de détournement des deniers publics. Le Ministère public, d'après lui, n'a pas été en mesure de monter un dossier pouvant pousser le juge à reconnaitre son client coupable de chef de détournement. Le second motif c'est l'absence des preuves.

Autrefois, alors que la Cour d'appel l'avait condamné à 13 ans d'emprisonnement et des travaux forcés, Vital Kamerhe avait vu cette décision tombée. En effet, la Cour de cassation avait annulé ce verdict, au moyen de son arrêt publié, le lundi 11 avril 2022. Cette décision remettait le compteur à zéro et accordait une deuxième chance au Président national de l'UNC, qui bénéficiait de la liberté provisoire en attendant le prononcé de la Cour. Pour la cour de cassation, cette annulation se justifiait par le fait que, la cour d'appel continuait à poursuivre Vital Kamerhe alors qu'il avait déjà récusé sa composition par la saisine de la Cour constitutionnelle. En plus, la cour de cassation reprochait à la cour d'appel, la violation de l'article 104 du code de procédure pénale. Vital Kamerhe n'était pas le seul condamné à l'issue de ce procès 100 jours. Jeannot Muhima qui, lui, était condamné à deux ans de servitude pénale, avait déjà retrouvé sa liberté après avoir purgé sa peine. Quant à Samih Jammal, l'homme d'affaire libanais, il était jusque-là en liberté provisoire aussi comme le prévenu Kamerhe.

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Pour rappel, dans le cadre du procès de détournement des fonds destinés au programme 100 jours, Vital Kamerhe avait été condamné d'abord à 20 ans des travaux forcés. Ensuite, sa peine a été allégée en appel à 13 ans, avant que suite à son état sanitaire dégradant, la cour de cassation lui accorde la liberté provisoire en décembre dernier. Cet acquittement a été accueilli favorablement par sa famille politique. Animal politique, libre, Kamerhe ne tardera pas de se relancer politiquement. Il a toutes les cartes entre ses mains. Voyons venir 2023, année du scrutin électoral, le "Pacificateur" sera l'un des acteurs politiques principaux au cœur du pouvoir.

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