Lisbonne — Le Chef de l'État angolais, João Lourenço, a exprimé sa préoccupation face aux problèmes qui s'enregistrent dans le golfe de Guinée, la corne de l'Afrique et dans d'autres régions de la planète, où la piraterie menace gravement l'utilisation des mers à des fins pacifiques.

S'exprimant ce lundi, à Lisbonne, lors de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les océans, qui se tient dans la capitale portugaise, l'homme d'État angolais a souligné l'importance des activités maritimes, avec un accent particulier sur le commerce, le tourisme et d'autres activités connexes qui impulsent les économies des États.

João Lourenço a estimé qu'il était important d'élargir la coopération internationale avec les pays de ces régions, afin de leur donner la capacité de faire face à cette menace mondiale.

Selon João Lourenço, l'importance des océans pour la circulation régulière des marchandises, leur impact sur le commerce mondial et sur la stabilisation des prix des biens essentiels et des matières premières, ainsi que sur le fonctionnement normal de l'économie mondiale, devient de plus en plus évident.

Au regard de ce constat, a souligné le Président, ressortent l'importance centrale et la nécessité incontournable de l'utilisation pacifique des océans, comme garantie de survie, dans des conditions humainement dignes, des populations de toute notre planète.

Selon le Chef de l'État angolais, les océans, les mers et les infrastructures terrestres qui y sont liées, comme les ports commerciaux, sont d'une telle importance pour les économies et pour le bien-être des citoyens du monde entier.

Il a dit que le blocus des ports ukrainiens de la mer Noire est à l'origine de la crise alimentaire mondiale que nous connaissons actuellement, en raison de la pénurie de céréales, d'engrais et d'oléagineux pour la production d'huile de cuisson.

À cet effet, le Président João Lourenço préconise que l'Union européenne, les Nations unies et, en général, l'ensemble de la communauté internationale, accordent la priorité et concentrent leurs principaux efforts sur la recherche d'un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, suivi de négociations avec les parties jugées importantes, pour atteindre et construire une paix durable pour l'Europe et le reste du monde.

Coopération au sein de la CPLP

L'homme d'État angolais a souligné l'effort de coopération que les États membres de la Communauté de langue portugaise (CPLP) déploient pour assumer un rôle engagé et intéressé dans le débat sur les questions liées aux océans, compte tenu du fait que tous les pays membres du bloc sont côtiers et insulaires.

Dans son discours, il a également évoqué la preuve de l'importance que la CPLP attribue à sa relation avec les océans, reflétée dans la Déclaration de Namibe, approuvée dans cette province angolaise du même nom.

Selon le Chef de l'État, il s'agit d'un document juridique important qui a été largement discuté entre tous les États membres et vise à créer une plate-forme de coopération dans la promotion de la pêche durable et la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, entre les États membres de la CPLP.

Objectifs de la conférence

L'objectif de cet événement des Nations Unies, organisé par les Gouvernements du Portugal et du Kenya, est de mobiliser un soutien mondial pour mettre en œuvre, créer, conserver et utiliser, de manière durable, les mers, les océans et les ressources marines.

Organisé jusqu'au 1er juillet, sous la devise "Sauver l'océan, protéger l'avenir", l'événement représente un appel à l'action pour les océans, cherchant à encourager les dirigeants et les décideurs des 193 pays des Nations Unies à mobiliser des partenariats et à accroître les investissements dans des approches scientifiques et innovantes qui contribuent à inverser le déclin de la santé des océans.

Importance de la planète

Les océans absorbent 90% de l'excès de chaleur et à l'échelle mondiale, ils se sont déjà réchauffés de 0,76 degrés centigrades, ce qui représente une quantité d'énergie gigantesque.

A ces problèmes s'ajoutent bien d'autres, dont l'acidification et la désoxygénation, qui tuent les coraux et affectent des milliers d'espèces marines.

Au moins 10 % des grands prédateurs des mers, comme les requins, les thons et les baleines, ont déjà disparu.

La lutte contre la pollution marine, la gestion, la protection, la conservation et la restauration des écosystèmes marins et côtiers, la minimisation de l'acidification, de la désoxygénation et du réchauffement des océans, et la promotion d'une pêche durable sont quelques-uns des objectifs à atteindre par les Nations Unies.

Sont également inclus les connaissances scientifiques et le développement de la recherche technologique marine, la mise en œuvre effective de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et la promotion d'économies océaniques durables.