À l'instar des observateurs, l'écrasante majorité des analystes politiques s'accordaient à souligner que la Guinée et le Burkina faso feront l'objet de sanctions de la part de l'institution sous-régionale. Cependant, au sortir de ce sommet extraordinaire, nous constatons que les deux pays (Guinée et Burkina) bénéficient de la clémence de la CEDEAO.
Mais est-ce une clémence voulue ?
Je réponds par le négatif. Cette décision de la CEDEAO est en effet purement stratégique. L'institution est partie du postulat selon lequel les sanctions infligées au Mali n'ont pas impacté que le Mali. L'espace Ouest-africain marqué par une intégration à la fois économique, commerciale que sociale, toute sanction infligée à un pays membre de la CEDEAO se répercute indéniablement sur les autres pays de l'espace. D'ailleurs le Sénégal qui a payé un lourd tribut à la suite de l'embargo de la CEDEAO sur le Mali en est une parfaite illustration.
Outre les pays voisins, les sanctions peuvent également avoir d'effets sur les citoyens de ces pays qui par l'ampleur de la crise deviennent des victimes collatérales des sanctions ce qui malheureusement n'arrange pas la CEDEAO. Conscient des effets et de la tournure que pourront prendre les éventuelles sanctions à l'égard de la Guinée et du Burkina Faso, l'institution sous-régionale privilégie donc la voie diplomatique pour sortir ces pays de l'impasse.
NB: Cette indulgence ne signifie pas que des sanctions ne pourront pas tombées si les autorités de la transition de ces pays (Guinée - Burkina) refusent de coopérer avec l'institution.
Doctorant en HIRIS
Consultant international en Diplomatie - Protocole et Usages diplomatiques à Community leadership Institute West Africa
Attaché d'Enseignement et de Recherche