Cote d'Ivoire: Wadja Pascal (Président de la fédération ivoirienne de volleyball) - "Le championnat a évolué au niveau de la performance des équipes"

interview

Le championnat national volleyball a pris fin en juin dernier, avec les sacres de l'INJS (Hommes) et du CO Descartes (Dames). Wadja Pascal le président de la Fédération ivoirienne de volleyball, dans cet entretien, dresse le bilan de la saison er revient également sur les incidents qui ont émaillé la finale chez les hommes.

Quel bilan tirez-vous de la saison ?

Nous avons commencé en décembre et terminé le championnat en juin. Nous avons tenu dans le délai imparti. Nous disons merci à tous les clubs qui ont participé à ce championnat et qui nous ont permis de terminer sans incidents. Nous sommes satisfaits de cette saison qui vient de prendre fin.

Tout n'a pas été parfait pour autant ?

Nous regrettons l'absence de l'ASEC à la compétition de la zone 3 qui a eu lieu en mars dernier à Ouagadougou au Burkina Faso. Cette compétition allait permettre au club d'avoir un bon rang au niveau africain. Malheureusement, le club n'a pas participé à cette compétition. Ce qui nous a laissé un goût amer. Et la conséquence directe de cette absence est que l'ASEC a perdu le titre. L'objectif pour la fédération en permettant aux clubs de participer à la zone 3, c'est d'avoir des belles finales. Chez les hommes, ce sont l'INJS et la SOA qui étaient à Ouaga, qui ont disputé la finale. Chez les dames, CO Descartes qui était à Ouaga s'est bien comportée. Elle a remporté le titre de champion pour la première fois. L'autre point d'insatisfaction, c'est le résultat en Coupe d'Afrique des clubs champions. Cette année, on espérait avoir un rang honorable pour nos équipes participantes. L'ASEC a terminé à la dernière place et l'INJS 12e. En tant que président de la Fédération, ce ne sont pas des rangs honorables.

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Quel était le mobile de l'absence de l'ASEC ?

Au niveau de la fédération, nous avons mis tous les moyens pour que les clubs puissent partir. Nous avons dit aux clubs qu'on les accompagnait à hauteur de 200 mille francs CFA pour les aider dans le transport. Nous avons pris en charge tous les responsables de club pour le voyage par avion. Seul l'ASEC peut donner les motifs de son absence.

A votre sens, le niveau du volleyball s'est-il amélioré cette saison ?

Le championnat a évolué au niveau de la performance des équipes. En occurrence les équipes qui sont allées à Ouaga. Je prends l'exemple de Ouaga parce que ça donné un bonus à ces équipes-là. Ils ont pu s'apercevoir que seul le travaille permet d'avoir de résultats. En plus, il faut être soudés. La finale des hommes, l'INJS gagne à la manche aller 3 sets à 0 en pensant que le match était fini. A la manche retour, ils perdent 3 sets 1 contre la SOA parce que la SOA est revenue en bloc avec un autre visage, avant de perdre le match 3.

Cette année, il y a eu une mobilisation, un engouement, autour du volleyball.

Ce qui a crée cet engouement, c'est la presse. La presse a contribué à créer cette mobilisation et je voudrais dire merci aux journalistes. Nous avons aussi misé sur la communication au niveau des réseaux sociaux. L'innovation que nous avons faite, c'est de faire revenir tous les anciens volleyeurs au cours des finales pour les distinguer.

Justement, comment est venue l'idée d'honorer les anciens ?

La motivation, c'est de rassembler la famille du volleyball. Pour nous, il est important d'impliquer les anciens dans le volleyball pour le faire avancer.

Vous avez déclaré l'INJS champion chez les hommes alors que la finale 3 n'est pas allée à son terme Quelles dispositions réglementaires vous ont-elles permis de prendre une telle décision ?

Au niveau du corps arbitral, il y a une règle qui dit qu'en cas d'indisponibilité de terminer un match, l'arbitre n'arrête jamais un match. Un arbitre au volleyball suspend toujours un set. Quand vous regardez ce qui s'est passé à la belle, il y a eu trois temps. Le premier, les supporters de l'INJS ont versé de l'eau sur l'aire de jeu. Et l'arbitre a suspendu le match. Le second, ce sont les supporters de la SOA qui sont allés menacer un arbitre et l'arbitre a suspendu le set pour que les arbitres soient protégés. Nous, fédération, avons voulu faire sortir tous les supporters des gradins autour du terrain. Les deux équipes nous ont rassurés qu'il n'y allait plus avoir d'incidents. Le troisième, c'est le moment ou l'arbitre siffle pour que l'équipe de l'INJS engage le service et on entend un coup de sifflet. L'arbitre arrête le match et fait à remettre le service.

Pendant ce temps, l'entraineur rentre sur le terrain et demande à ses athlètes de sortir du terrain. Ce qui ne se fait pas au volleyball. Et quand ils sont sortis, l'arbitre est resté toujours en l'air. Ce n'est pas l'arbitre qui a demandé de sortir. C'est le capitaine qui a demandé à ses coéquipiers de sortir du terrain. Ils sortent du terrain et ils vont se mettre dehors. Le premier arbitre descend de son siège et appelle l'organisateur et les deux capitaines, il suspend le set en cours qui était 22-18 pour l'INJS. Il informe les deux capitaines de la suspension du set jusqu'à ce les coups de sifflets s'arrêtent pour reprendre le jeu. C'est après ça qu'on constate que l'équipe de la SOA est sortie du terrain sans autorisation de l'arbitre. Les joueurs se mettent donc dehors et ne reviennent pas jouer. Ils partent à la maison.

Dans ce cas d'espèce, la fédération constate. L'article 17.3 de la fédération dit quand il y a un incident sur un terrain, s'il y a des intempéries ou le feu, on observe quatre heures. Après quatre heures, on reporte le match ou on est arrêté. On ne reprend pas un match. Là, on était à 22-18 en faveur de l'INJS, il ne restait que trois points pour boucler le set. Si l'équipe de la SOA était restée sur le banc, on serait en train de discuter pour terminer le set. Mais eux, ils demandent la reprise du match. Nous, fédération, on ne peut pas se permettre de reprendre un match comme ça. On leur a signifié ça. On est même allé plus loin en leur disant que pour être juste avec eux on ne va pas tenir compte de la belle pour donner le titre de champion. On va tenir compte des deux sets que vous avez joués. C'est-à-dire les deux matchs joués le vendredi et le samedi. Le vendredi, l'INJS a gagné trois sets à 0. Le samedi, la SOA a gagné trois sets à 1.

On fait les ratios de sets et celui qui a plus de sets est champion de Côte d'Ivoire. La règle nous dit qu'on pouvait valider le 22-18. Mais on ne l'a pas fait. Puisque c'est sur ce set qu'il y avait problème. Une équipe qui mène deux sets à 0, vous dites à cette équipe qu'on va reprendre le match. Ce n'est pas juste. On a donc préféré couper court en ne prenant pas le set à polémique. On prend les deux sets que vous avez joués et reconnus .Je voudrais rappeler avant la belle il y a eu des coups de sifflet vendredi et samedi et mais le match s'est pas arrêté. L'équipe de la SOA dominait pendant qu'il y avait des coups de sifflets. Ils ne sont pas sortis pour aller à la maison. Ça a été l'erreur de l'entraineur de demander à ses joueurs de partir.

Il se raconte que vous avez communiqué en oubliant le volet sécuritaire ?

On avait les forces de l'ordre qui étaient là. En occurrence la police. Je pense que c'est une première pour le volleyball d'avoir un tel monde. Pour les prochaines échéances, nous allons renforcer la sécurité. On n'avait pas un grand public au volleyball, on n'avait jamais pensé à ce genre de choses. Ce sont des leçons à tirer pour le futur.

Les équipes ivoiriennes engagées en compétitions africaines ne vont pas loin comment, expliquez-vous ces contre-performances ?

La qualité est bonne mais c'est la discipline. Quand il n'y a pas de discipline, on ne peut pas aller loin. J'ai vu une équipe de l'INJS en Coupe d'Afrique mais il n'y a pas de discipline au sein de cette équipe. Comment des athlètes qui vont à une compétition et ne sentent pas cette compétition. Chez les dames, celle de l'ASEC part en dent de scie. Ils partent avec neuf athlètes alors qu'il faut avoir 14. Ils débutent le match avec neuf. Pendant que la fédération était revenue pour juste un problème administratif, elle repart avec quatre joueuses de l'ASEC pour compléter l'effectif qui était là-bas. Si elle ne le faisait pas, on allait déclarer forfait.

Quelle est date est-elle retenue pour la zone 3

La compétition est prévue du 4 au 10 août 2022. Les délégations arrivent le 3 août. Les compétitions vont se dérouler les 4, 5 et 6 août. Le 7 août étant l'indépendance de la Côte d'Ivoire, ça sera le repos pour le volleyball à six. Un tournoi de beach volleyball est prévu à cette date. Le 8 août, nous allons jouer les demi-finales et les finales, le 9 août.

A quand le démarrage de la prochaine saison ?

Le calendrier est déjà connu. La date de l'ouverture de la prochaine saison a été fixée. Elle démarre mi-novembre. Les équipes savent qu'à partir du 1er septembre, elles doivent entamer tout ce qui est démarche administrative pour être affilié. Cela, pour rentrer dans la ligne droite des compétitions internationales à partir d'août. Nous comptons terminer le championnat au plus tard dans le mois de mai pour permettre aux clubs de se préparer pour l'équipe nationale. On sait désormais quand le championnat commence et quand il prend fin.

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