Vives protestations contre le vote par le Conseil de sécurité le 29 Juin 2022, d'une résolution autorisant l'intervention " des forces étrangères au Mali ",
sous mandat de l'ONU, au motif de menaces sur les droits de l'Homme
Monsieur le Secrétaire Général
Le 29 Juin 2022, le Conseil de sécurité de l'ONU, a adopté une résolution autorisant l'intervention des forces étrangères sous la bannière de l'organisation, en territoire malien.
La résolution a été votée, sans le consentement du gouvernement de la république du Mali, dont le chef de la diplomatie a clairement rejeté le principe, et condamné de façon très ferme, les conséquences pratiquement déjà connues. Il s'agit en effet, d'une décision grave qui viole ouvertement la souveraineté d'un Etat membre. En effet, rien dans la situation passée ou présente du Mali, n'autorise à soutenir qu'une action de l'ONU, est nécessaire pour préserver son intégrité territoriale, et encore moins que sa situation analysée sous tous les angles quelconques, est susceptible de constituer une menace pour la paix et la sécurité internationale. Seule l'OTAN veut ainsi répéter la Libye.
Aussi, en citoyen du monde avisé et bien renseigné sur les malheurs que ce genre de diplomatie de combines guerrières et d'entreprises racistes et impérialistes a causé à l'humanité, depuis la Corée en passant par la Yougoslavie, la Serbie, la Libye, le Yémen et même le Congo, j'ai à cœur de mobiliser votre attention, sur le destin trouble que cela présage pour l'organisation. Sa disparition est ainsi annoncée.
Les peuples du monde, et particulièrement ceux de l'hémisphère sud, ont dorénavant totalement perdu confiance en l'ONU. De Caracas à Bangkok en passant par Addis-Abeba, Yaoundé et Bagdad, nous ne la regardons plus que comme un instrument aux mains de puissances maléfiques, responsables " du plus haut tas de cadavres de l'histoire de l'humanité ", selon le constat indéniable de l'écrivain Martiniquais Aimé Césaire qui qualifiait ainsi les responsabilités de l'Occident. Le Mali représente pour l'Africain enchaîné qui se débat pour se libérer intégralement et se faire entendre, un symbole fort qu'aucune puissance en fera plus plier ni reculer. Les leçons de la Libye nous hantent.
Vous en souhaitant bonne réception, je vous prie d'accepter, Monsieur le Secrétaire Général, l'expression douloureuse, de ma turbulente considération./.