Cote d'Ivoire: Après l'effondrement de leurs lieux d'habitation , ce que préparent des victimes

Plusieurs mois après l'effondrement des immeubles qui leur servaient de logements dans certaines communes d'Abidjan, des victimes crient à l'abandon et demandent à la Justice de trouver une solution en leur faveur.

Face à la presse nationale, le mardi 5 juillet 2022 à la mairie de Yopougon, le président de la Fondation des artistes de Côte d'Ivoire (FONDACI), Aimond William, victime de l'effondrement d'un immeuble à Angré dans lequel il a perdu sa fille et Olivier Kipré, porte-parole des victimes de l'avenue 3, rue 16 barrée, ont levé le voile sur la situation que les victimes traversent après l'effondrement de leurs lieux d'habitation. "Les propriétaires mettent du sérieux dans la construction des maisons qu'ils habitent, mais aucun sérieux dans la construction de celles qu'ils mettent en location. Ce sont des gens avec qui on ne doit pas négocier. Si la justice ne trouve pas une solution pour les juger, les condamner et saisir leurs biens pour nous dédommager, nous allons dresser des tentes au palais de Justice. La justice sera le lieu d'habitation des victimes, parce que ce sont des situations que nous n'avons pas souhaitées. Si les matériaux que les gens utilisent pour construire les maisons répondent aux normes, personne ne serait dans cette situation. C'est par la faute des gens que nous sommes là. Nous avons perdu nos biens, nos parents et la Justice ne fait rien. Si dans les jours qui viennent les choses ne bougent pas, nous allons élire domicile au palais de Justice. Nous appelons la population qui a pleuré avec nous, à venir avec nous au palais de Justice".

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"Nous avons l'impression que nous ne sommes pas des Ivoiriens"

Selon le porte-parole des victimes de Treichville, avenue 3, rue 16 Barrée, Olivier Kipré, ils ont été laissés pour compte après le passage des autorités ivoiriennes, suite à l'effondrement d'un immeuble en construction sur leurs maisons, dans la nuit du 26 au 27 février 2022. "On a l'impression que nous ne sommes pas des Ivoiriens. On est effrayé quand on dort, surtout les enfants", a fait savoir Olivier Kipré.

Issiaka Diaby s'engage aux côtés des victimes

Le président du Collectif des victimes de Côte d'Ivoire, Issiaka Diaby a exprimé sa solidarité envers les victimes des effondrements d'immeubles dans le District d'Abidjan.

Et pour que justice leur soit rendue, le président du CVCI a intenté un procès contre 9 entreprises qui s'adonnent à la vente de fers à béton hors norme en Côte d'Ivoire. "Le CVCI est engagé à vos côtés et le harcèlement de la Justice ivoirienne a commencé, parce que les matériaux de construction utilisés sont l'une des causes des effondrements (... ) Nous n'allons pas accepter que pour des raisons que nous ignorons, un citoyen soit privé de ses droits fondamentaux. La Justice n'est la propriété de personne, la Côte d'Ivoire n'est la propriété de personne", a indiqué Issiaka Diaby.

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