Dakar — Les vendeurs de foins et d'aliment de bétail de Yeumbeul, dans la banlieue dakaroise, se frottent les mains à l'approche de la Tabaski (Aid-el-Kébir), la grande fête musulmane qui voit chaque année des milliers de moutons affluer sur Dakar, a constaté l'APS.

A Yeumbeul, un sentiment de satisfaction est perceptible chez ces vendeurs dont les stocks se vident beaucoup plus rapidement que d'habitude, à quelques jours de cette fête connue aussi sous le nom de l'Aid-el-Kébir et qui sera célébrée par la grande majorité des Sénégalais, ce dimanche.

"Ça marche bien. Les prix du sac de foin varient entre 4.800 et 5.000 francs CFA. Pour l'aliment de bétail, le sac de 40 kilogrammes coûte 12.500 francs CFA", déclare Serigne Saliou Foune, un grossiste de foins et d'aliment de bétail.

Il affirme que son activité ne connaît pas la crise et espère écouler tout son stock avant la Tabaski.

Abdou Aziz Mbaye affiche lui aussi la mine d'un vendeur satisfait de la bonne marche des affaires. "Les clients viennent massivement", assure-t-il, tout en livrant du foin à un client.

Selon lui, le foin se vend à 500 francs CFA le seau, tandis que l'aliment de bétail est cédé à 400 francs CFA le kilogramme.

Il assure que les quantités disponibles sur le marché peuvent permettre de répondre à la demande et appelle ses collègues à se garder de profiter de la forte demande en cours pour augmenter les prix.

Souleymane Faye, débordant d'activité et en train d'aider un charretier à charger de la marchandise à livrer à l'un de ses clients, ne cache pas lui aussi sa satisfaction. Selon lui, chaque année, il y a un travail colossal à abattre en amont pour répondre à la demande des éleveurs.

Mais si les vendeurs se réjouissent de la bonne marche des affaires, les clients, eux, se plaignent de la hausse des prix de l'aliment de bétail.

"Tout a augmenté dans ce pays", déplore Pape Sarr, un client venu acheter du foin. Cette situation est inexplicable, soutient-il, tout en rappelant à son vendeur que le seau de foin coûtait 300 francs CFA l'année dernière, contrairement à cette année où son prix a flambé.

Il explique que la hausse généralisée des prix résulte de la crise économique qui sévit actuellement dans le monde. Il appelle les vendeurs à ne pas profiter de la situation pour imposer leurs prix.

Les besoins en moutons, pour la Tabaski 2022, restent maintenus à 810.000 têtes dont 260.000 pour la région de Dakar, a récemment indiqué le ministre de l'Elevage et des Productions animales.

Aly Saleh Diop juge "assez satisfaisante" la situation d'approvisionnement du marché local en moutons.