Afrique de l'Est: Et si Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait bel et bien collaboré avec le M23?

*Selon le porte-parole du M23, Willy NGOMA, le Président de la république, Chef de l'Etat et Chef suprême de nos forces armées, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait collaboré avec le M23 contre son prédécesseur au pouvoir, le président honoraire Joseph Kabila Kabange. Si cette information s'avère fondée alors le Chef de l'Etat a été lui-même un "terroriste" et devra immédiatement être mis aux arrêts.

La déclaration du Mouvement du 23 mars a été faite depuis plusieurs mois, devant la face du monde et pourtant, nous n'avons entendu aucune réaction publique de "demande d'une enquête indépendante et urgente" de la part des soi-disant opposants au président de la République.

Faut-il s'en étonner? Pas le moins du monde, puisque l'état du pays est l'expression même de l'état de l'âme du leader congolais. N'a-t-il pas fallu 40 ans, avant qu'un seul congolais daigne lever le doigt pour réclamer un procès contre la Belgique, pour l'assassinat de son héros national -, Patrice Emery Lumumba?

Alors que les Belges exhibaient allégrement sur leur chaîne de télévision nationale, la dent d'un être humain qu'ils avaient fondu dans de l'acide sulfurique? Que fait ce gouvernement pour déclencher ce procès, alors qu'une plainte a déjà été déposée depuis 21 ans?

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Avant de s'emballer sur la "Tshilombogate", il faudrait d'abord avoir les preuves de ce que Willy NGOMA avance.

En effet, il est évident qu'une telle affirmation grave de conséquences ne peut être prise au sérieux, sans preuves tangibles et vérifiables.

Il serait tout aussi prudent de ne pas prendre des actions qui entraîneraient la disparition des preuves éventuelles.

Car, une disparition de ceux qui détiendraient ces preuves rendrait la tâche extrêmement difficile.

La crédibilité du commandement suprême de nos forces armées dépend, désormais, de cette accusation lourde du M23. En effet, nos soldats ne pourraient se battre pleinement contre un ennemi déclaré "terroriste" si celui-là même qui les commande, c'est-à-dire, le Chef de l'Etat, a collaboré avec le M23 contre son prédécesseur et mentor, Joseph Kabila.

La devise de l'UDPS n'était-elle pas une prise de pouvoir par une "lutte non violente"?

Les très récents accords de Luanda sont déjà caducs puisque le M23 a déclaré et démontré son indépendance de commandement et d'action vis-à-vis du Rwanda.

Il a même réaffirmé son appartenance à la nation congolaise que d'aucuns essaient de leur nier.

Les combattants du M23 doivent très rapidement nous fournir, de la manière la plus officielle et professionnelle, les preuves de ce qu'ils avancent sur leur collaboration présumée avec l'actuel Chef de l'Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Des procédures constitutionnelles et judiciaires devront s'en suivre, pour innocenter ou mettre aux arrêts notre Chef de l'Etat.

C'est ce que les anglo-saxons appellent l'"empeachment" dont le président Donald Trump a été l'accusé à deux reprises et, actuellement, en procédure au congrès pour haute trahison.

A moins que la lutte du M23 soit légitime et, par conséquent, cette accusation serait alors sans objet.

Mais, si tel est le cas, le M23 ne serait plus étiqueté de "mouvement terroriste" en RDC.

Professeur Jean-Paul Moka Ngolo Mpati

Autorité morale

Mouvement Bleu

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