Congo-Kinshasa: Mise sous une administration provisoire - Afriland First Group porte plainte contre la Banque Centrale du Congo

La Banque Centrale du Congo (BCC) travaille-t-elle réellement pour le redressement d'Afriland First Group ? Qui veut faire disparaître cette Banque ? Jusqu'où irait cette affaire qui fait bouger la toile ? Qui en veut à Afriland First Bank CD ? Eh bien, autant de questions se posent. Puisque, plus rien de logique ne saura expliquer la mise sous administration provisoire d'Afriland First Bank CD. D'aucuns s'interrogent. Tenez ! Comme l'on pouvait s'y attendre,Afriland First Group a porté plainte contre la Banque centrale du Congo. A cet effet, la première audience a eu lieu ce 13 juillet 2022 au Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe. Les parties se retrouveront le 3 août pour les plaidoiries. Le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe a abrité le nouveau rebondissement : suite à la mise sous administration provisoire de la banque le 20 juin 2022, l'actionnaire ultra majoritaire a introduit une requête en annulation.

L'affaire a été appelée en introduction ce 13 juillet peu après 9 h. La première audience a été brève. A la demande des avocats de deux parties, le président Tuka a renvoyé l'affaire au 3 août pour les plaidoiries. En effet, Afriland First Group a été représentée par un collectif de 8 avocats. Quant à la BCC, elle était représentée par 6 avocats. Pour l'instant, rien n'a filtré, encore moins des arguments que compte dérouler Afriland First Group dans cette bataille judiciaire qui a pour enjeu le contrôle d'Afriland First Bank CD. Toutefois, les avocats de la défense n'ont pas soulevé d'exception non plus.

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Imbroglio !

La partie demanderesse Afriland First Group détient 77% des actions d'Afriland First Bank CD. L'ouverture du procès intervient cinq jours après la conférence de presse tenue par le gouverneur de la Banque centrale du Congo aux côtés du ministre des finances, par ailleurs président du Comité de stabilité financière. Au cours de cette rencontre avec les médias, Malangu Kabedi Mbuyi, Gouverneure de la BCC de son état, avait affirmé, haut et fort, travailler avec les actionnaires pour redresser Afriland First Bank CD dans l'intérêt des salariés, des déposants et des investisseurs. Cette requête en annulation vient visiblement contredire les déclarations du Gouverneure de la Banque centrale du Congo, car comment comprendre qu'Afriland First Group intente un procès en annulation de l'administration provisoire si elle participe en même temps à cette administration provisoire ? Mystère. Tout compte fait, d'aucuns estiment que la BCC entretient l'imbroglio dans cette affaire.

Qu'à cela ne tienne, il sied de rappeler que le 23 juin 2022, à savoir trois jours après la publication de l'avis de mise sous administration provisoire de cette banque congolaise, les actionnaires majoritaires avaient adressé, illico presto, une correspondance à Malangu Kabedi Mbuyi. Servie par voie d'avocats, la correspondance dénonçait alors la décision de la Banque centrale qualifiée de planifier, car devant servir un agenda caché plutôt censée remettre de l'orthodoxie.

Mission de surveillance

Les auteurs de la correspondance se livraient à un exposé factuel et circonstancié des responsabilités de la BCC dans la dégradation de la situation d'Afriland First Bank CD, ce qui permettait au lecteur de se rendre compte que les administrateurs et les actionnaires d'Afriland First Bank CD ont été écartés de tout contrôle de cette banque en juillet 2021 et que l'institution chargée de la régulation bancaire en RDC, la BCC, a en fait mis la banque sous administration provisoire de fait depuis août 2021, par le biais d'une mission de surveillance rapprochée. " On apprend alors qu'entre août 2021 et juin 2022, c'est cette mission de surveillance rapprochée qui a validé tous les actes de gestion de l'ex-directeur général adjoint Patrick Kafindo désavoué par les actionnaires et maintenu par la Banque centrale", fustige un proche du dossier. "Alors que cette banque disposait de fonds propres s'élevant à 48,05 millions de dollars au 30 juin 2021, la BCC a fait part d'un trou de 90 millions de dollars à combler à dater de mars 2022", a-t-il déclaré. Que s'est-il passé entre temps ? Si trou il y a, qui en est responsable ? Telle est la question.

"Dans cette correspondance que nous nous sommes procuré une copie, les actionnaires majoritaires proposaient 5 solutions, entre autres, que la BCC leur présente le rapport de contrôle qui lui a permis de dire que le besoin en fonds propres est de 90 millions dollars. Ils demandaient également un audit contradictoire pour vérifier ce besoin", a insisté un banquier qui suit de près le rebondissement de cette affaire.

En gros, en dépit de ces divers éléments de rappel, on se rend compte que les déclarations du gouverneur de la BCC sont équivoques. Ce qui justifie certainement cette demande d'annulation de sa décision. Nul doute que le procès qui s'est engagé permettra d'en savoir un peu plus sur le degré de sincérité de l'institution de régulation bancaire. D'où, elle doit être équitable. Et, au final, la justice va triompher malgré la mauvaise foi de certains.

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