Congo-Kinshasa: Les entreprises congolaises protestent contre l'insécurité

14 Juillet 2022

Dans l'est de la RDC, les villes de Beni et Butembo et les territoires de Beni et Lubero risquent l'asphyxie. La Fédération des entreprises du Congo (FEC) vient de suspendre les importations et les exportations via le poste-frontière de Kasindi qui sépare la RDC et l'Ouganda. Cette décision a été prise par les opérateurs économiques pour une durée indéterminée afin de dénoncer les attaques répétées contre leurs véhicules et marchandises sur la route Beni-Kasindi par les rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF).

Après plusieurs attaques signalées sur les routes nationales, les opérateurs économiques du Nord-Kivu ont adressé une lettre au chef de l'État Félix Tshisekedi dans laquelle ils précisent les exactions attribuées aux ADF, qui tuent des civils, pillent et brûlent des véhicules et des biens lors de leurs attaques.

Craintes pour les consommateurs

La décision de la FEC suscite des inquiétudes.

Kavotha Pépin est membre de la société civile de Béni. "Nous saluons cette mesure mais nous craignons aussi qu'en tant que consommateurs, il y ait une pénurie et que la population en souffre. C'est pourquoi nous recommandons à l'État congolais de prendre des mesures responsables", affirme-t-il.

Cette crainte est partagée par les transporteurs de nourriture à Beni qui, malgré les efforts déployés pour remédier à la pénurie alimentaire, déplorent le manque de carburant pour faciliter le transport de la nourriture.

%

Depuis que la mesure a été prise, le carburant est également devenu rare car il provient en grande partie de l'Ouganda voisin.

Flambées des prix de l'essence

Musimbi Georges, un transporteur routier, explique que "nous sommes obligés d'assurer l'évacuation des produits vivriers mais nous aurons une pénurie de carburant car il vient aussi de l'Ouganda. Je ne sais pas comment nous allons vivre sur on arrête tous nos activités."

Cette pénurie en carburant commence à se faire sentir dans les villes de Beni et Butembo ainsi que dans les territoires de Beni et Lubero. Le prix du carburant a doublé selon des conducteurs de Taxi moto comme Kasero Tsongo à cause du manque d'approvisionnement :

"Le prix du carburant vient de galoper et ça nous pénalise. Nous avions l'habitude d'acheter un litre à deux mille huit cents francs congolais mais aujourd'hui il a atteint cinq mille francs. Ce qui fait augmenter le prix du carburant, c'est la grève des opérateurs économiques qui voient leurs véhicules brûler sur les routes."

La société civile du territoire de Beni fait état d'au moins sept véhicules et vingt motos brûlées, des maisons pillées et incendiées, ainsi que de soixante civils tués et cinquante autres disparus dans des attaques attribuées aux ADF en seulement trois semaines.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.