Madagascar: Loi de programmation industrielle - Les échanges se poursuivent

Les responsables publics, le secteur privé et les autres parties prenantes continuent de s'échanger dans le cadre de la confection d'une loi de programmation industrielle.

Selon le calendrier établi par les parties prenantes, un projet de loi de programmation industrielle devrait être présenté à la session parlementaire d'octobre 2022. Pour fixer le schéma directeur de l'industrialisation et les grandes lignes qui devraient articuler le cadre règlementaire en projet, des séances de dialogue public-privé (DPP) ont été organisées depuis le mois de mars 2022 sous la houlette du ministère de l'Industrialisation, du commerce et de la consommation (MICC).

Outre le département en charge de l'Industrie, les échanges organisés dans le cadre de la confection de la loi de programmation industrielle ont vu la participation d'autres directions ministérielles (l'énergie, les impôts, la douane, ... ) et des groupements du secteur privé (GEM, SIM, SEBTP, FIVMPAMA, EFOI, GFEM, GEHEM, GEFP, Chambre des Mines ... ). Et les participants ont souligné la nécessité de finaliser le processus dans les meilleurs délais, de préférence avant la fin de cette année.

Pour rappel, une première session de dialogue public-privé sur des thèmes transvers aux (énergie, accès au financement, ressources humaines, ... ) a été réalisée au cours de la semaine du 28 mars et une deuxième session sur les secteurs a été réalisée au mois mai. Les produits de consommation courante, la transformation alimentaire, les huiles essentielles et le textile font partie des branches déjà discutées.

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Lors des différentes interventions, les responsables publics et les représentants du secteur privé ont souligné les challenges à relever pour la croissance du secteur, pour le développement du pays et pour contribuer à l'amélioration du quotidien de la population. "Dans l'objectif de dégager des engagements précis, les acteurs se sont convenus pour un DPP sans langue de bois et orienté solution suivant des principes de facilitation et de cohérence", a-t-on aussi souligné avant d'indiquer qu'un comité de pilotage a été mise en place avec la mission de coordonner et suivre l'application des engagements pris à l'issue des sessions de dialogue.

Des points à régler

Sur la problématique de l'énergie, le MICC a rappelé la pertinence de l'autoproduction et s'est engagé à étudier la mise en place d'un système de fonds de garantie pour financer les investissements nécessaires sur l'idée que l'autoproduction pour les industriels éviterait à la Jirama de perdre des centaines de milliards d'ariary. Dans la foulée, le ministère a souligné que les parcs industriels permettraient de regrouper les unités de production et de faciliter la mise en place de solutions d'autoproduction.

Pour le secteur privé, il est envisageable de se regrouper en Groupement d'Intérêt Economique pour répartir les investissements pour la mise en place d'une solution d'autoproduction. Le secteur privé peut également se positionner comme fournisseur d'énergie pour les parcs industriels lancés par l'Etat. Par ailleurs, les entreprises se sont engagées à investir dans l'efficacité énergétique et l'adoption progressive des énergies renouvelables. Les parties prenantes ont aussi évoqué la "concrétisation du crédit-bail et du Fonds National pour le Développement Industriel" ainsi que l'importance de poursuivre les échanges pour surmonter la réticence des entrepreneurs à ouvrir leur capital.

En outre, du côté du secteur privé, il a été noté que les banques et institutions financières s'engagent à mettre en place et à développer les offres de crédit-bail, dès la mise en place du cadre légal. Les fonds d'investissement (capital-risque) seront également impliqués pour mieux accompagner les industriels. Pour le volet logistique, une tableronde sera organisée par le secteur public pour solutionner ensemble le problème de congestion du port de Toamasina. Le MICC va ainsi soumettre au ministère de l'Economie et des finances (MEF) une proposition d'extension en terre-plein des magasins sous-douanes. Les plans de développement portuaire de l'Agence Portuaire, Maritime et Fluviale (APMF) doivent aussi s'aligner sur ceux du MICC en matière d'aménagement des zones industrielles.

Le MICC qui s'est engagé également à décentraliser les parcs industriels afin d'éviter les problèmes de connectivité. Il faudra soumettre des projets de développement et de réhabilitation des infrastructures routières au Ministère des Travaux Publics et réfléchir à la réhabilitation du transport de marchandises par rail. La mise en place d'une compagnie régionale maritime, en partenariat avec le secteur privé des îles de la sous-région, pour fluidifier le transport international et potentiellement maîtriser les coûts sera aussi étudiée. Le secteur privé évaluera, quant à lui, les quantités à transporter pour négocier l'augmentation des lignes.

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